Fan de boxe et mauvais skieur

Au-delà du vélo, Frédéric Dard aimait beaucoup de sports. Le secrétaire de l’Association des amis de San-Antonio, Jacques Bernard, rappelle ainsi que dès 1944, il écrit la nouvelle Le Vétéran (parue dans l’hebdomadaire Heures Claires), « l’histoire touchante d’un veuf, père d’une jeune fille de 18 ans, éprise d’un boxeur… » Il sera aussi question de boxe dans Ça tourne au vinaigre (1956), une enquête de San-Antonio, et dans On n’en meurt pas (1957), signé cette fois Frédéric Dard. Parmi les autres références pugilistiques repérées par Jacques Bernard, il faut également citer le neveu boxeur de Bérurier, évoqué notamment dans Les Con (1973) : « Il devrait être champion du monde actuellement, seulement ce superman est allergique au cuir. Chaque fois qu’un gant de boxe l’approche de moins de six mètres, il éternue et ses yeux se mettent à pleurer, si bien qu’il se retrouve le dos dans la résine. »
Résident suisse après son mariage avec Françoise de Caro en 1968, propriétaire d’un chalet à Gstaad, Dard place parfois ses romans à la montagne, comme La Fin des haricots (1961) et San-Antonio Polka (1963) qui se déroulent à Courchevel. « Mais Frédéric Dard n’aimait pas vraiment le ski et s’avérait être un piètre skieur, explique Jacques Bernard. Son épouse Françoise Dard m’avait raconté qu’un matin, à Courchevel, alors que toute la famille insistait un peu trop pour qu’il les rejoigne sur les pistes, il avait balancé ses skis par la fenêtre. Puis hurlé : « Jean-Paul Sartre ne fait pas de ski ! » »
Amateur de rugby, le Berjallien de naissance a écrit un texte dans L’Équipe, « La charge héroïque est lancée », le 31 mai 1997, pour soutenir les joueurs de Bourgoin avant leur finale de Championnat de France contre Toulouse. Sans leur porter chance : défaite 12-6 pour ses protégés. Frédéric Dard a, en revanche, rencontré plus de succès dans le football. Un sport au coeur de San-Antonio renvoie la balle (1960), une enquête sur l’assassinat de l’arbitre allemand Otto Graff lors d’un match France-Eczéma (pays fictif) disputé à Colombes. Frédéric Dard fait aussi partie des trois fondateurs du « Club des 200 », cercle créé en 1968 qui rassemble entreprises et personnalités au soutien de l’équipe suisse de Deuxième Division de Xamax, à Neuchâtel. Avec Gilbert Gress comme entraîneur, après la fusion avec un autre club de la ville, Neuchâtel Xamax remportera le Championnat suisse en 1987 et 1988. V. H.