« Lapins Frankenstein », « lapins de l’horreur »… Aperçus à Fort Collins, dans le Colorado (États-Unis) des lapins atypiques ont été affublés de surnoms peu flatteurs sur les réseaux sociaux, suscitant fascination et inquiétude, a indiqué AP. Ces animaux ont la particularité d’avoir des excroissances noires ressemblant à des verrues, semblables à des cornes, au niveau de leur museau.

Selon les scientifiques, cette déformation serait due à un virus relativement courant, ayant infecté les lapins, le papillomavirus de Shope, généralement inoffensif, qui provoque ce type de changement physique. Les experts demandent cependant à la population de ne pas s’approcher des lapins contaminés pour tenter de leur venir en aide.

Un virus non transmissible aux autres espèces

Kara Van Hoose, porte-parole de Colorado Parks and Wildlife, a déclaré ce mercredi 13 août à AP que l’agence recevait des appels concernant les lapins aperçus à Fort Collins.

Elle a toutefois précisé qu’il n’était pas rare de voir des lapins infectés, surtout en été, lorsque les puces et les tiques, vecteurs du virus, sont les plus actives. Le virus peut se transmettre d’un lapin à l’autre, mais pas à d’autres espèces, y compris les humains et les animaux domestiques, a-t-elle précisé.

Les excroissances ressemblent à des verrues, mais peuvent ressembler à des cornes si elles s’allongent, a-t-elle précisé. Elles ne sont pas nocives pour les lapins, sauf si elles se développent sur les yeux ou la bouche et les gênent pour manger. Le système immunitaire des lapins est capable de combattre le virus et, une fois qu’il le fait, les excroissances disparaissent, a-t-elle ajouté.

Une maladie découverte dans les années 30

Les photos des animaux ont fait le tour des réseaux sociaux, mais leur affection n’est pas nouvelle : le papillomavirus de Shope a inspiré le folklore ancien et alimenté la recherche scientifique il y a près de cent ans déjà. Ces lapins particuliers ont certainement influencé le mythe de jackalope, vieux de plusieurs siècles en Amérique du Nord, qui racontait l’histoire d’un lapin avec des bois ou des cornes, mélange d’un lapin et d’une antilope.

L’étude de cette maladie chez le lapin a également contribué à enrichir les connaissances scientifiques sur le lien entre les virus et le cancer, comme le papillomavirus humain, responsable du cancer du col de l’utérus. Ce virus doit son nom au Dr Richard E. Shope, professeur à l’Université Rockefeller, qui a découvert la maladie chez les lapins à queue blanche dans les années 30.