En 2017, Patrick, habitant du quartier situé entre le parc Montsouris et Alésia, constate que si ses voisins se croisent tous les jours, se saluent d’un geste de la tête, et fréquentent les mêmes commerces, ils restent entre eux des inconnus. Ni une ni deux, il décide de réunir chaque samedi les riverains intéressés pour des activités de quartier. Il n’en fallait pas plus pour que le feu prenne, et l’association Hyper Voisins s’étire aujourd’hui sur un périmètre de 53 rues, 70 hectares et 15 000 âmes (dont environs 2 000 actives au sein de l’asso). Et elle s’apprête à passer un nouveau cap, en achetant une maison commune.
Des activités en tout genre
Depuis sa création, la République des Hypers Voisins n’a de cesse de redoubler d’inventivité pour créer du lien social, favoriser le partage et la convivialité. Au programme : des apéros, des événements culturels, et bien sûr la célèbre table d’Aude qui, chaque année, regroupe plus de 1000 personnes autour d’une même table. Un dîner d’exception au cours duquel chacun apporte quelque chose à manger, pour le partager avec ses voisins.
Pourtant, ce projet représente tout de même un nouveau cap pour l’association, et pas des moindres. Acquérir un lieu partagé, pour offrir un point de rendez-vous et de service sacré pour les voisins : cours de tricot, salle des fêtes, aide aux devoirs, cours de cuisine, et même réception de colis ! Et l’opportunité s’est présentée avec la mise en vente d’une ancienne imprimerie, située rue de l’Aude.
Un système de financement participatif
Mais alors comment financer un tel projet ? Pour régler les 600 000 euros de la vente, Hyper Voisins propose un concert novateur : 600 lots, appelés des « briques », d’une valeur de 1 000€ chacune, que les habitants du quartier peuvent acheter pour participer au projet. Et début août, 58% d’entre elles avaient déjà été acquises par des voisins plus qu’enthousiasmés par le projet. D’autres ont déjà promis d’en acheter une dès le retour de vacances.
Pour favoriser l’avancée du projet — en bonne voie, puisqu’une promesse de vente a été signée —, le Crédit mutuel du quartier a même mis en place un prêt spécial de 1 000€ à rembourser sur 5 ans, dont les mensualités sont « à peine supérieures à un paquet de cigarettes », se réjouit Patrick Bernard, président de l’association. Un très beau projet, même si on appréhende un peu les réunions de copropriété à plusieurs centaines…