Par
Nicolas Mouchel
Publié le
16 août 2025 à 10h00
Durant tout le mois d’août 2025, la médiathèque Jacques Prévert de Dives-sur-Mer (Calvados) accueille une exposition des photographies grand format de Gilles Régnier, représentant une partie de son travail consacré aux grandes marées, de la Baie du Mont-Saint-Michel à Étretat en passant par le Cotentin, le Bessin ou l’estuaire de la Seine.
Le photographe, originaire de Rouen et domicilié à Vire, est un passionné dont le goût pour la mer n’a d’égal que sa fascination pour le milieu marin. C’est, de plus, un autodidacte de la photographie, passé professionnel il y a quelques années. « J’ai commencé par des contrats professionnels en suivant des skippers, en 2001. Puis je suis devenu photographe à plein temps, notamment grâce à ma participation à Normandie impressionniste à l’été 2013, ça m’a servi de rampe de lancement » précise celui qui a été photographe de régate durant une dizaine d’années, sur toutes les façades maritimes de France.
Des clichés qui font ressortir l’aspect esthétique du phénomène. ©Le Pays d’Auge/Nicolas MOUCHELUne alchimie entre les éléments et les variations de lumières
L’exposition qu’il présente à Dives-sur-Mer « vise à sensibiliser et à permettre d’observer l’amplitude d’une marée descendante ou montante, à plusieurs heures de la journée » précise l’artiste qui n’hésite pas à patienter le temps d’une marée, durant six heures, « sur le même angle, la même focale, le même point de vue » afin d’obtenir les clichés souhaités.
Ces photographies sont l’occasion d’un double regard d’une marée. D’un côté, elles font voir la marée haute, un élément clé d’une amplitude. De l’autre, elles s’offrent au regard d’une marée basse, qui met en relief les détails d’un paysage marin.
Gilles Régnier
Ce travail, Gilles Régnier l’a entamé en 2005, et l’a poursuivi sur la durée, « j’ai fait une pause pour avancer dans d’autres projets, et j’y suis revenu, ça ne me quitte pas, je suis en connexion avec ce phénomène naturel et astronomique ».
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En résultent des clichés parfois impressionnants, d’autres plus apaisés et calmes, mettant en avant la physionomie des lieux et les différentes strates de lumières capturées. « Je souhaitais voir cette alchimie entre les éléments, les variations de lumières, et découvrir un paysage maritime qui se découvre et se recouvre suivant la marée ». Autour de ce phénomène naturel, le photographe donne également à voir les à-côtés : la pêche à pied, les ostréiculteurs…
L’exposition présente également les à-côtés de ce phénomène naturel. ©Le Pays d’Auge/Nicolas MOUCHELCollection, transmission et décryptage
Ce travail a nécessité un investissement personnel long, « il a fallu des années pour constituer une collection, ça représente une cinquantaine de sites photographiés ». 34 photos ont été extraites pour l’exposition de Dives-sur-Mer qui couvre essentiellement les bords de mer de Normandie, représentés sur d’imposants « tableaux », de différents formats et supports. Le photographe n’exclut pas de se pencher sur le phénomène sur la Côte fleurie, « c’est prévu, oui, je vais explorer l’estuaire de la Dives, il y a ici un intérêt visuel dynamique, notamment avec les ports ».
Un temps fort avait lieu mardi dernier, en marge de l’exposition, avec une « lecture photographique » à la médiathèque, un temps d’évocation du travail du photographe et d’échange avec le public, qu’il propose dans les médiathèques ou encore les résidences seniors. « Ça permet de décrypter, d’avoir le témoignage, la sensibilité du public, il y a toujours un émerveillement qui va se déclencher, cette interaction peut stimuler, c’est aussi une forme de transmission ».
Pour la suite, Gilles Régnier a commencé un nouveau projet autour de la forêt, « un sujet qui me semble de plus en plus sensible et pertinent avec le réchauffement climatique ».
Exposition jusqu’au 30 août 2025 à la médiathèque Jacques Prévert de Dives-sur-Mer. Accès libre.
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