Le MotoGP s’apprête à découvrir Balaton Park et ses 4 km
serrés, 18 virages en enfilade et un caractère « stop-and-go » qui
tranche avec les cathédrales de vitesse du calendrier. Après une
journée d’essais estivale sur Panigale V4 S pour l’ensemble des
pilotes Ducati, Marc Marquez a livré un premier verdict réjoui,
tandis que Pecco Bagnaia temporise – voire s’inquiète – de
l’adaptation des prototypes à ce tracé étroit. Le rendez-vous, qui
sera le premier Grand Prix moto en Hongrie depuis 1992, promet déjà
un vrai choc de styles.
Le leader du championnat salue la variété
apportée au calendrier : « nous sommes allés tester la Panigale
V4 au parc Balaton. C’était une belle journée, car tous les pilotes
Ducati étaient présents, nous connaissons donc le circuit »,
explique
Marquez. Et d’embrayer : « ce n’est pas
une piste très difficile à connaître, car c’est une petite piste,
mais je l’aime bien. J’aime ça parce qu’au final, dans un
championnat, il faut des circuits différents. Il faut des
circuits comme Assen, par exemple, avec des virages fluides et
rapides, et ce genre de circuits plus en stop-and-go. »
L’Espagnol glisse : « on a adoré et on sait
déjà qui était le plus rapide dans les secteurs. J’étais
rapide en T1, Alex Marquez et Fermin Aldeguer en T2, Pecco Bagnaia
était super rapide en T3. On verra bien ! » Autrement dit :
chacun a trouvé son terrain de jeu, reste à transposer cette
lecture sur des MotoGP bardées d’aéro et d’électronique.
Pecco Bagnaia ne partage
pas l’enthousiasme de Marc Marquez sur le tracé de
Balaton
De son côté,
Bagnaia refroidit l’enthousiasme. Pour lui,
Balaton va exiger une refonte profonde des
réglages : « Balaton est un circuit différent des autres. Il
est très lent et nous devons modifier considérablement les réglages
des motos, je pense, car les MotoGP ne sont pas adaptées à
ce genre de circuit », prévient-il.
Il insiste sur l’échelle miniature du tracé : «
c’est très petit. Je pense que nous y
roulerons si lentement que la sécurité n’est pas un problème.
» Même la boîte à six risque de rester incomplète : «
je pense que nous allons utiliser la 1ère à la 5ème
vitesse parce qu’on n’a pas le temps de mettre la
6ème. »
Dans le camp VR46, la curiosité domine, mâtinée
de prudence. Fabio Di Giannantonio tranche : «
la piste est amusante, mais elle est assez étroite dans
quelques sections, et il sera intéressant de voir comment
une MotoGP s’adaptera car certains endroits sont assez
étroits. »
Franco Morbidelli y voit une « piste
formidable… étroite et technique », tout en rappelant que le
choix des pneus Michelin pèsera lourd dans
l’équation.
Verdict ce week-end ! Si Balaton Park ne
fera pas hurler les moteurs en sixième, il pourrait bien
redistribuer les cartes en MotoGP grâce à sa densité
technique. Un terrain où l’art du freinage, la motricité et la
discipline au point de corde vaudront plus qu’un surplus de
chevaux.