Dans quelques mois, l’ère des monoplaces à effet de sol tirera sa révérence. Alors que depuis 2022, les critiques émises à l’égard de ce règlement technique demeurent, le chapitre qui s’apprête à s’ouvrir se veut plus polémique encore, du fait de la véritable révolution annoncée par tous les constructeurs.
Se voulant rassurant, Nikolas Tombazis, le directeur sportif de la FIA, a répondu à quelques interrogations à propos de la direction du projet annoncé depuis plusieurs mois déjà. Quelque peu évasif sur certains points, l’ingénieur grec a surtout admis que tout n’était pas encore ficelé en ce mois d’août. « D’ici le début de la saison prochaine, nous mettrons en œuvre quelques mesures supplémentaires pour améliorer le flux d’énergie et garantir que les voitures ne décélèrent pas brusquement en ligne droite ou ne fassent rien d’anormal, expliquait-il. Par conséquent, de nombreux commentaires sur le comportement des voitures sont prématurés. Le produit n’est pas encore terminé. »
Pour autant, le fait que la Formule 1 avance vers un cahier des charges encore inachevé semble avoir provoqué davantage de réticences face au bienfondé de celui-ci. Par ailleurs, les questionnements liés à la part de l’électrique utilisée dans les moteurs, ou ceux évoquant le degré de complexité de fabrication de l’ensemble font naître des sceptiques. Parmi eux, Sebastian Vettel semble curieux.
Vettel attend un changement efficient
Interrogé par le média allemand AMuS, Sebastian Vettel a exprimé la liste de ses interrogations, si ce n’est de ses réserves à propos de la règlementation 2026. Pour le quadruple champion du monde, la F1 doit rester une élite à ne pas confondre avec d’autres catégories innovantes. « Le sport automobile a des exigences différentes. Aux 24 Heures du Mans, elles sont complètement différentes de celles de la Formule 1 ou des catégories juniors, précise-t-il. Quoi qu’il en soit, les moteurs 100 % électriques ne fonctionneront pas. »
Bien que les futurs moteurs en passe d’équiper les monoplaces de Formule 1 ne soit pas totalement électriques, la charge et la décharge de la batterie se révèle comme un enjeu majeur. Les pilotes iront-ils vers des courses en partie liées à cette bonne gestion, en dépit de l’action en piste ? Sur le plan technique, Sebastian Vettel émet de nouveaux doutes. « La nouvelle réglementation ne me convainc pas encore totalement, affirme-t-il. La récupération d’énergie est excellente, mais la limiter à l’essieu arrière et ignorer l’essieu avant ne me semble pas logique. »
Passant au crible les principales évolutions en passe de faire leur apparition dès le mois de février prochain, l’ancienne gloire de l’écurie Red Bull a également ciblé la réduction de la taille, et du poids implicitement, de voitures encore hors de propos sur ce plan. « On avance un peu dans cette direction maintenant, mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. Les voitures sont beaucoup trop lourdes. Elles devraient même peser 200 kilos de moins. »
Loin de se montrer réticent à l’idée de voir la Formule 1 évoluer, Sebastian Vettel n’en oublie pas pour autant l’importance du volet écologique. Enclin à voir la discipline s’écarter d’un rôle purement centré sur le fait d’inspirer la production de série, en faveur d’un sport plus spectaculaire, voire exclusif dans sa conception, l’Allemand veut avant tout éviter de « nuire à l’esprit de la Formule 1. »
« Il faut s’en tenir à ce que l’on connaît, mais il faut que ce soit plus respectueux de l’environnement, a-t-il insisté. La chaussure que j’achète doit être fabriquée de manière à ne pas nuire à l’environnement et à garantir des conditions de travail équitables. Il en va de même pour les voitures et les événements de sport automobile. Il serait dommage que le sport automobile que nous connaissons disparaisse, mais il est parfaitement normal qu’il évolue. »
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