Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

18 août 2025 à 10h41
; mis à jour le 18 août 2025 à 10h43

Comme chaque été, les commerçants, les riverains et les vacanciers se plaignent du comportement agressifs de certains SDF qui font la manche dans les rues de l’Écusson, à Montpellier, accompagnés de plusieurs chiens. Une opération contre la mendicité agressive ciblant les SDF aux attitudes violentes a été lancée en fin de semaine conjointement par les polices nationale et municipale. 

23 SDF ont ainsi été contrôlés avec avec 12 contraventions dressées pour consommation d’alcool et de stupéfiants sur la voie publique, tapage diurne et occupations illégales de l’espace public. Les services de police entendent faire respecter l’arrêté du maire de Montpellier relatif à la tranquillité publique. Dans le quartier Rives du Lez, c’est un équipage de la police municipale des transports qui a mis fin aux violences récurrentes exercées sur son chien par un SDF. 

« Alcoolisés et drogués, en ces périodes de canicule et donc de nuits chaudes, ils sont regroupés devant des entrées d’immeubles ou de magasins », témoigne un Montpelliérain qui réside dans la rue de la Loge. Un commerçant assure que, « dans la journée, dix fois, on va leur dire gentiment de ne pas squatter devant l’entrée de notre enseigne et de ne pas réclamer de l’argent aux clients, ils partent un plus loin, où ils sont délogés et vont ensuite ailleurs, et ainsi de suite, puis ils reviennent le lendemain. Et ce n’est pas que l’été, ça se passe ainsi toute l’année. Il est vrai qu’en cette saison, comme chaque année, ils sont beaucoup plus nombreux. Quant aux amendes, ils ne pourront jamais les acquitter, puisqu’ils sont insolvables ».

2 794 sans-abri recensés en 2025

Un autre commerçant confirme que, « il ne faut pas mettre tous les SDF dans le même sac, il y en a de très gentils, de serviables envers des personnes âgées en les aidant à porter leurs sacs de provisions, et dont les chiens sont bien élevés. Tous expliquent vivre à la rue, notamment après avoir fui leur famille, car ils étaient battus, voire violés, refusant d’être accueillis dans les lieux d’hébergement idoines, mais pas assez nombreux, qui sont le théâtre de violences. Donc celles et ceux qui sont refoulés sont par la suite indésirables à vie dans ces foyers. Nous sommes tous conscients que la présence de ces sans-abri dans les rues commerciales interpelle, voire gêne, les vacanciers. Allez à Béziers, à Nîmes ou encore à Perpignan, il n’y quasiment pas de SDF dans les rues du centre-ville ». À Montpellier, les maraudes d’associations ayant pignon sur rue sont quasiment quotidiennes toutes l’année.

Les chiffres officiels donnent le vertige : en 2025, quelque 350 personnes ou plus dorment chaque nuit dans la rue, sur les 2 794 sans-abri recensés à Montpellier, à l’occasion de la Nuit de la solidarité en mai dernier.

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Les plaintes concernant la mendicité agressive sont souvent signalées aux agents qui équipent le fourgon du PC mobile de sécurité et qui stationne régulièrement sur la place de la Comédie. « Afin de garantir une efficacité accrue, sept véhicules-fourgons PC sécurité totalement électriques seront mis en circulation d’ici 2026″, révèle Michaël Delafosse, le maire de la ville, très attaché à la police de proximité, avec des patrouilles pédestres, à VTT et depuis peu, à cheval.

Fourgons accessibles aux PMR

Pour l’heure, trois PC mobiles circulent dans les quartiers des Arceaux, à Celleneuve, à Lemasson, à Malbosc, à Plan Cabanes ou encore à la cité Saint-Martin. « L’objectif de visibilité et de dissuasion pour les délinquants vise aussi à reconquérir l’espace public. Pour être le plus efficace possible les fourgons sont dotés d’une cellule de conduite panoramique, d’un espace de stockage du matériel spécifique aux missions, d’un accueil du public confidentiel et connecté pouvant recevoir jusqu’à quatre policiers et accessible aux personnes à mobilité réduite, les PMR. L’un des véhicules est doté de caméras embarquées », souligne la Ville de Montpellier.

À la suite de  nombreuses plaintes, la police nationale et la police municipale ont lancé une opération conjointe et ciblée, en fin de semaine, pour lutter contre la mendicité agressive.

23 SDF ont ainsi été contrôlés avec avec 12 contraventions dressées pour consommation d’alcool et de stupéfiants sur la voie publique, tapage diurne et occupations illégales de l’espace public. Les services de police entendent faire respecter l’arrêté du maire de Montpellier relatif à la tranquillité publique.

Dans le quartier Rives du Lez, c’est un équipage de la police municipale des transports qui a mis fin aux violences récurrentes exercées sur son chien par un SDF. 

Les policiers municipaux ont mené d’autres actions en fin de semaine : à Figuerolles, ils ont intercepté deux conducteurs, l’un qui circulait sans permis et l’autre qui a refusé d’obtempérer et qui a pris la fuite. Il n’est pas allé bien loin.

Dans le quartier de la Mosson, un individu a été interpellé pour avoir tenu des propos racistes. Cours Gambetta, un piéton qui troublait l’ordre public a été signalé et une patrouille est intervenue. Dans le quartier de Port Marianne, c’est un conducteur qui conduisait sous l’empire de l’alcool qui s’est retrouvé en garde à vue au commissariat centralien où il a été conduit par les policiers municipaux. Enfin, dans l’Écusson, outre l’opération ciblée sur les SDF, plusieurs autres verbalisations ont été dressées pour lutter contre des incivilités. 

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