Les autorités déplorent une «recrudescence des comportements dangereux» sur les routes des Alpes-Maritimes, où 11 personnes ont perdu la vie en juillet contre six l’an dernier.

L’été est de nouveau trop meurtrier sur les routes de la Côte d’Azur d’après les derniers chiffres de l’observatoire départemental de la sécurité routière, qui confirment la douloureuse tendance nationale. 11 personnes contre six l’an dernier lors du même mois ont perdu la vie dans les Alpes-Maritimes, malgré un moindre nombre d’accidents (85 contre 95).

Mais ces accidents, encore beaucoup trop nombreux, ont aussi fait plus de blessés graves (44 contre 33, selon les données transmises par les forces de l’ordre). Les autorités locales sont contraintes de déplorer cette «forte augmentation» des chiffres et surtout, soulignent une «recrudescence des comportements dangereux» entraînant des collisions plus violentes et donc tragiques. «Trop de vies sont brisées par une vitesse excessive, la consommation d’alcool et de stupéfiants ou l’utilisation du téléphone», martèle le préfet Laurent Hottiaux, qui a ainsi demandé «la plus grande sévérité» aux policiers et gendarmes, qui multiplient les contrôles.


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Davantage de permis ont déjà été retirés (340 contre 306 depuis janvier), ce qui n’a pas suffi à éviter cette mortalité routière estivale, période où, certes, davantage de véhicules circulent sur le littoral azuréen et notamment sur l’autoroute entre Cannes et Menton. Depuis février, le barème des sanctions a aussi été durci dans les Alpes-Maritimes afin de dissuader le moindre excès au volant.

8 piétons mortellement fauchés

Des drames ont suscité des immenses émotions dans le département, comme lors des décès fin juin des deux infirmières lors d’une effroyable collision sur l’A8 avec un chauffard sous cocaïne qui avait traversé le terre-plein central. Ou encore avec la mort début juillet d’un jeune homme à vélo sur un passage piéton de la promenade des Anglais, percuté de plein fouet par une moto, dont la jeune passagère est aussi décédée. La célèbre voie de Nice a connu 19 drames routiers depuis 2020. Tout conducteur accélérant à plus de 100 km/h est désormais placé en garde à vue, avait indiqué le procureur de Nice.

Les chauffards font des victimes et endeuillent des familles : depuis le début de l’année, 87 piétons ont été fauchés, dont huit mortellement (un de moins qu’en 2024) et 33 ont dû être hospitalisés (contre 20 l’an dernier), preuve que de nombreux drames ont été évités de justesse. Les enfants et les personnes âgées en sont les premières victimes.

Le 4 août par exemple, une mère et son enfant en poussette avaient été percutés, heureusement sans gravité, sur le boulevard de Cessole à Nice, route où déjà deux personnes ont perdu la vie. Ce même jour, dans le centre-ville, une dame âgée avait aussi été percutée et aurait été traînée sur quelques mètres à la suite du choc. Dans la nuit du 9 au 10 août, un jeune homme avait dû être amputé de la jambe après avoir été percuté sur le bord de la route alors qu’il changeait un pneu. En 2024, 12 piétons ont perdu la vie dans les Alpes-Maritimes.

En juillet, la mortalité routière a fortement augmenté dans tout le pays (+23%, 338 victimes en un mois). Un bilan qui a été jugé «très préoccupant» par le gouvernement. Dans les Alpes-Maritimes, 31 personnes sont mortes sur les routes depuis janvier. Un chiffre qu’espèrent endiguer les autorités pour ne pas atteindre les 55 décès de l’an dernier.