L’autrice irlandaise a affirmé qu’elle reverserait certains de ses droits à cette organisation britannique interdite et classée comme terroriste au Royaume-Uni.

L’écrivain irlandaise Sally Rooney, célèbre pour son best-seller «Normal People», a annoncé dans une tribune publiée ce week-end dans The Irish Times qu’elle reverserait certains de ses droits dont ceux des adaptations télévisées de ses romans à l’organisation britannique interdite Palestine Action.

«J’ai l’intention d’utiliser ces revenus issus de mon travail, et ma notoriété de manière plus large, pour soutenir Palestine Action», a annoncé la romancière de 34 ans, connue pour son engagement en faveur des droits des Palestiniens.


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Un soutien affirmé à Palestine Action

Comme elle l’explique dans le journal, l’autrice irlandaise perçoit des royalties de la BBC, qui a coproduit et diffusé les adaptations télévisées de «Normal People» (2020), un succès planétaire, et de «Conversations entre amis» (2022).

Début juillet, le groupe Palestine Action a été interdit et ajouté à la liste des organisations classées terroristes au Royaume-Uni, après des actes de vandalisme perpétrés sur une base de l’armée de l’air. Depuis, plus de 700 personnes ont été arrêtées et une soixantaine vont être poursuivies pour avoir manifesté leur soutien en brandissant notamment des pancartes lors de rassemblements.

«Dans ce contexte, je me sens obligée d’affirmer une nouvelle fois (…) que je soutiens Palestine Action. Si cela fait de moi un +soutien du terrorisme+ en vertu de la loi britannique, qu’il en soit ainsi», écrit Sally Rooney, qui réside en Irlande. «Je publierais volontiers cette tribune dans un journal britannique, mais cela serait maintenant illégal», ajoute la romancière, souvent qualifiée de «voix» de la génération des millenials, nés dans les années 1980-1990, et qui se définit comme marxiste.

Sally Rooney, qui a vendu des millions de romans dans le monde, avait refusé en 2021 que son troisième ouvrage, «Où es-tu, monde admirable?», soit traduit en hébreu par une maison d’édition israélienne qu’elle jugeait trop proche du pouvoir, suscitant de vives réactions au sein de la communauté juive.

Plusieurs organisations et ONG, dont les Nations unies, Greenpeace et Amnesty International, ont vivement condamné l’interdiction de Palestine Action, et averti que les arrestations de ses soutiens menaçaient la liberté d’expression. La fondatrice de l’organisation, qui vise à dénoncer «la complicité britannique» avec Israël en particulier sur les ventes d’armes, a déposé un recours en justice qui doit être examiné en novembre.