1 Donetsk et Lougansk, priorités du Kremlin
Ces deux régions frontalières de la Russie forment le Donbass, bassin industriel et minier dont la conquête est une priorité du président russe Vladimir Poutine. Au gré de la guerre, les troupes russes ont réussi à gagner par les armes plus de 99 % de la région de Lougansk. Celle de Donetsk est détenue à 79 % par les russes, et c’est pour cette raison que Poutine met ce territoire dans la balance diplomatique. Incapable de l’obtenir par les armes, il cherche à acquérir l’entièrement via la négociation.
Mais Donetsk est considérée comme une « forteresse » qui protège le reste de l’Ukraine : si Donetsk tombe, l’armée russe aurait une capacité d’intervention facilitée dans le reste du pays. D’autant plus que l’armée russe avance et menace les centres de logistique militaire ukrainiens qui la compose.
(AFP)2 Kherson, occupée puis partiellement libérée
Au début de l’invasion, la région de Kherson, connue pour son agriculture, avait été presque entièrement occupée par l’armée russe. Une contre-offensive ukrainienne avait permis de repousser les troupes de Moscou et de reprendre la capitale régionale éponyme, en novembre 2022.
Grâce au fleuve qui fait office de rempart naturel, le front y est depuis relativement stable, comme dans la région de Zaporijjia, et l’Ukraine garde le contrôle de leurs principaux centres urbains. Les troupes russes ont environ 71 % du territoire de la région de Kherson.
3 Zaporijjia, région nucléaire
Les soldats russes sont présents sur 74 % de la région de Zaporijjia. Ils tiennent notamment depuis les premières semaines de la guerre la centrale nucléaire éponyme, la plus grande d’Europe, et c’est pour cette raison que la région est stratégique. La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement de la viser.
4 Soumy et Kharkiv, cas particuliers
En plus des régions dont la Russie revendique l’annexion, ses troupes mènent des incursions dans celles de Soumy et Kharkiv, dans le nord-est. Malgré de fréquents bombardements, la Russie n’en tient aucune ville d’ampleur et n’est présente que dans 5 % du territoire de la région de Kharkiv et 1 % de celle de Soumy. Le Kremlin affirme vouloir y constituer une « zone tampon » afin d’empêcher des offensives ukrainiennes en Russie, comme celle à l’été 2024 dans la région russe de Koursk.
5 La Crimée, onze ans d’occupation
Le contrôle russe sur la Crimée est particulièrement appuyé, Moscou ayant annexé ce territoire en 2014, après un référendum dénoncé par la communauté internationale. La Russie aimerait obtenir la reconnaissance de son annexion par les pays occidentaux et par Kiev.
Donald Trump a prévenu dimanche soir qu’il n’était « pas question » que l’Ukraine reprenne le contrôle de la Crimée. Cette zone touristique et viticole est reliée à la Russie depuis 2018 par un long pont, cible de choix pour l’armée ukrainienne. L’Ukraine frappe aussi les infrastructures militaires et navales dans la péninsule, que Moscou utilise comme base arrière pour son armée.
Il est difficile de savoir à quoi ressemble la vie des Ukrainiens en Crimée annexée et dans les autres territoires contrôlés par Moscou. La répression est féroce, et s’opposer à l’occupation russe expose à la détention, la torture ou la mort. Le Kremlin est accusé de « russifier » ces territoires en contrôlant l’éducation, les médias et tous les aspects de la vie quotidienne, en y faisant s’installer des citoyens russes, ainsi qu’en imposant aux Ukrainiens un passeport russe.