Par

Léa Afonso

Publié le

16 avr. 2025 à 6h04

Aux heures de pointe, dans le secteur de la Gare Matabiau à Toulouse, les routes ne sont pas les seules à être surchargées. Chaque piéton l’aura remarqué, les trottoirs, l’aire de taxi ou encore le parvis de la gare sont bien encombrés… de vélos ! Alors pour peu qu’un train arrive, accompagné de passagers munis de valises, l’espace est rapidement saturé. Mais alors pourquoi les cyclistes passent-ils par là ? Explications.

Des vélos un peu partout

Si les vélos circulent de manière aléatoire dans le secteur de la gare, cela n’est pas sans raison. Depuis la rue de Bayard, bon nombre d’entre eux coupent par l’aire de stationnement des taxis, puis par le parking de la gare pour ressortir Avenue de Lyon. Un accès plus rapide qui les oblige à passer sur un passage piéton et sur un trottoir, en raison des longues barrières d’entrée et de sortie du parking. Rappelons par ailleurs qu’un marquage au sol interdisant le passage des vélos est inscrit devant les barrières.

Au sol, devant les barrières d'entrée et de sortie du parking de la gare, des dessins interdisent l'accès aux vélos. Pourtant, bien d'entre eux enfreignent la règle
Au sol, devant les barrières d’entrée et de sortie du parking de la gare, des dessins interdisent l’accès aux vélos. Pourtant, bon nombre enfreignent la règle et passent sur le trottoir à gauche de l’image (©Léa Afonso / Actu Toulouse)

Depuis l’avenue de Lyon, d’autres cyclistes remontent le parking et poursuivent leur course juste devant la gare, là où des centaines de personnes vagabondent chaque jour. Un secteur de rencontre particulièrement dangereux, qui engendre un problème de cohabitation entre piétons et cyclistes.

Le manque d’aménagement en cause

La cause ? Le manque d’aménagement cycliste, estime l’association 2 Pieds 2 Roues. Pourtant, « le parvis de la gare a été refait il y a peu et les alentours ont été entièrement rénovés, affirme Sébastien Bosvieux, vice-président de l’association. Mais c’est un aménagement qui a été mal fait. La municipalité n’a pas pensé à l’accès cycliste ».

Dans le secteur, une piste cyclable est matérialisée le long de canal, mais côté centre-ville. Si un début de piste est néanmoins inscrit au sol côté gare, elle s’arrête au bout de quelques mètres au niveau de l’entrée du parking.

Un début de piste cyclable matérialisé au sol, qui s'arrête à l'entrée du parking de la gare, au fond de l'image
Un début de piste cyclable matérialisé au sol, qui s’arrête à l’entrée du parking de la gare, au fond de l’image (©Léa Afonso / Actu Toulouse)

« Une personne à vélo ne sait pas où passer, on s’y perd dans le secteur. D’autant que l’on ne va pas faire tout le tour côté intérieur de la ville pour ensuite traverser le pont Matabiau — qui soit dit en passant est dangereux pour les cyclistes — pour ensuite remonter avenue de Lyon. Il faut que des solutions soient trouvées », continue l’association 2 Pieds 2 Roues.

La circulation cycliste actuelle à la gare : en vert, la piste cyclable matérialisée au sol ; en rouge, le chemin que les cyclistes empruntent ; en jaune, les barrières à l'entrée et à la sortie du parking de la gare ; et en bleu, les zones officielles de partage des voies trottoirs et parvis de la gare entre piétons et cyclistes
La circulation cycliste actuelle dans le secteur de la gare Matabiau : en vert, la piste cyclable matérialisée au sol ; en rouge, le chemin que les cyclistes empruntent ; en jaune, les barrières à l’entrée et à la sortie du parking de la gare ; et en bleu, les zones officielles de partage des trottoirs et parvis de la gare entre piétons et cyclistes (©Capture d’écran Google Maps)Des espaces partagés

Si les associations relatent ces problèmes cyclistes, la mairie de Toulouse n’est pas forcément du même avis. « Suite à la rénovation de la gare, nous avons créé des espaces partagés entre les mobilités. Les cyclistes ont ainsi parfaitement le droit de rouler sur le parvis de la gare », confirme Maxime Boyer, adjoint au maire en charge des nouvelles mobilités.

De même pour le trottoir le long de la gare de bus. « Le début de matérialisation de la piste côté gare ne s’arrête pas à l’entrée du parking, mais se poursuit par un trottoir partagé entre deux pieds et deux roues », poursuit l’élu.

Les aménagements nécessaires sembleraient donc exister dans le secteur. Mais alors pourquoi les cyclistes continuent-ils de passer à des endroits qui leur sont interdits ?

Trouver des solutions

« Sans doute, la signalétique des espaces partagés n’est pas assez bien matérialisée dans le secteur », constate Maxime Boyer. Effectivement, sur place, aucun panneau n’indique que les vélos et les piétons doivent se partager l’espace sur le parvis de la gare ou sur le trottoir le long de la gare des bus. « Nous pouvons améliorer cela », poursuit l’élu.

L’association 2 Pieds 2 Roues essaie aussi de trouver des solutions : « Il faudrait peut-être raccourcir les barrières d’entrée et de sortie du parking de la gare pour laisser un accès aux vélos », proposent-ils.

Mais la mairie précise : « à plus long terme, nous réfléchissions à la manière de faciliter la continuité cyclable le long du canal du midi. Nous avons déjà entrepris les travaux le long du Boulevard des Minimes, alors il ne saurait tarder pour que cette voie verte, séparée de la route, continue dans son développement Boulevard Pierre Semard (devant la gare des bus) ». Une piste cyclable qui serait donc côté gare et qui pourrait régler ces problèmes de cohabitation entre les piétons et les vélos.

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