À force, il s’est habitué aux vrombissements, comme le mélomane développe son oreille musicale. Un moteur rugit au loin. Ils arrivent. « Non, non, ça, c’est une vulgaire mobylette », coupe net Daniel Lefranc, le maire (SE) de Silly-le-Long (Oise). Quelques minutes plus tard, cette fois, il est catégorique. « Ce sont eux. » À proximité de la N 2, deux jeunes enchaînent les roues arrière, juchés sur leur moto de cross.

Depuis plusieurs années, à Silly-le-Long, un chemin délaissé par la DIR (Direction interdépartementale des routes) Nord, destiné au passage des convois exceptionnels, est devenu le terrain d’entraînement des mordus de la « bike life », une discipline non encadrée — malgré les appels du pied des pratiquants — consistant à réaliser des figures en deux-roues. Grâce au « bouche-à-oreille » et aux réseaux sociaux, ces passionnés se partagent le bon plan.