Les faits s’étaient déroulés à Bassens (Gironde), le 24 novembre 2024. Une jeune femme de 19 ans, qui se trouvait sur l’une des motos, avait trouvé la mort.
Deux motards impliqués dans un rodéo urbain ayant causé la mort d’une jeune femme de 19 ans à Bassens (Gironde), en 2024, ont été condamnés lundi à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour homicide involontaire avec circonstances aggravantes.
Jugés devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, les deux prévenus, aujourd’hui âgés de 18 et 21 ans et déjà condamnés pour délits routiers, ont été condamnés également pour des blessures involontaires réciproques ayant entraîné de longues hospitalisations, avec respectivement 100 jours et 60 jours d’ITT. Le parquet avait requis respectivement trois et quatre ans de prison, dont un avec sursis dans les deux cas.
Le 24 novembre 2024, deux moto-cross Honda et KTM étaient entrés en collision sur un boulevard attenant au Carré, un parking désaffecté d’une zone portuaire de Bassens (au nord de Bordeaux), où se retrouvent chaque week-end des motards de l’agglomération bordelaise.
Selon le parquet, le premier motard, casqué, circulait «sur la roue arrière» et le deuxième, positif au cannabis, était au guidon d’une moto volée, sans casque, tout comme sa cousine Louane, la jeune victime qui avait pris place devant lui. Les deux motards n’avaient pas le permis.
«Il y a une forme d’imprudence, de légèreté, et il y a la scène fatale», a résumé la procureur dans ses réquisitions, dénonçant les rodéos urbains comme une «activité particulièrement dangereuse», surtout sous stupéfiants.
«Ma place est en prison»
Le pilote de la KTM volée, le plus âgé, a fait part de ses «regrets» à l’audience. «Ma place est en prison», a-t-il dit, tout en rejetant une partie de la responsabilité sur l’autre prévenu, un ancien ami.
Il «faisait n’importe quoi sur la route, il a trop décalé sur la gauche en faisant des rodéos et il nous a percutés», a déclaré le jeune homme, marié et père d’un bébé, qui comparaissait détenu. Sa défense a également pointé le fait que la victime décédée, qui avait insisté pour faire un tour, était peut-être celle qui pilotait au moment du choc et qu’elle n’était pas «novice» à moto.
«Je n’ai aucun souvenir», a affirmé de son côté le pilote de la Honda, apprenti carrossier. «Cet accident n’aurait pas dû avoir lieu, je faisais attention, je restais sur ma voie, avec casque, gants», a-t-il assuré, tout en reconnaissant une «conduite dangereuse» et une «peine sincère».
Les deux condamnés ne feront pas appel selon leurs avocats.