« Il est trop tôt pour dire ce que nous pourrons organiser, ou pas. On est en dialogue permanent avec les services de l’État et les professionnels de l’élevage. On ne prendra aucune décision qui ferait courir des risques aux éleveurs », commente Anne-Marie Quéméneur, la commissaire générale du Space. Près de 600 bovins, de douze races, étaient pressentis, « un plus fort engouement qu’en 2024 ».

Du jamais vu en vingt ans, « on ne maîtrise rien »

Ce qui est certain, en revanche, c’est que les éleveurs qui souhaitent y présenter des bêtes devaient impérativement procéder, ce lundi, à une désinsectisation. « C’est la condition pour que dans 13-14 jours, on puisse faire les prises de sang PCR prévues par notre règlement pour les sérotypes 3 et 8 de la fièvre catarrhale ovine et la maladie hémorragique épizootique (MHE). Ce sont les résultats qui dicteront notre conduite. Aucun animal positif ne pourra participer au Space », précise Jean-Yves Rissel.

Ce dernier est le responsable des concours d’animaux, l’un des piliers de l’événement. En plus de vingt ans, il assure n’avoir jamais été confronté à une telle situation « où on ne maîtrise rien ». « Est-ce que le pic de l’épizootie de la FCO sera passé ? Est-ce qu’on sera en plein dedans ? On ne le saura qu’à huit jours du salon ! On va essayer d’avancer, d’un jour ou deux, les résultats des prises de sang pour repenser les présentations animales, mais on n’organisera pas de concours s’il y a le moindre risque ou s’il n’y a pas suffisamment de bêtes », entrevoit Jean-Yves Rissel.

D’ores et déjà, il annonce, par exemple, que le concours national « Miss Montbéliarde » sera remplacé par une épreuve interrégionale parce que des éleveurs ont renoncé à venir. « Ce ne sont pas des moments faciles à vivre pour l’élevage. Je pense que l’on n’a pas assez vacciné alors que nous avions prévu une telle situation depuis cinq-six mois, alors que nous avions des vaccins à disposition. On n’imaginait pas que ça pouvait toucher la Bretagne de cette façon », observe Jean-Yves Rissel.