De mystérieux lapins avec des cornes ont été aperçus aux États-Unis, dans le Colorado, suscitant de nombreuses interrogations et plusieurs surnoms (comme « lapins zombies »). Mais les autorités se veulent rassurantes : il s’agit simplement de lapins infectés par un virus communs se transmettant par les tiques.
« Lapins Frankenstein », « Lapins Zombies », « Lapins démons », voilà les surnoms donnés à des lapins difformes ayant été aperçus dans les alentours de Denver, dans le Colorado, aux États-Unis la semaine du 13 août 2025.
Difformes, comment ? Des excroissances pouvant ressembler à des cornes ont poussé sur leurs visages et leurs corps… ce qui peut sembler repoussant. Pourtant, il ne s’agit ni d’une espèce mutante, ni d’une légende, juste de lapins à queue blanche infectés par un virus, nommé Rabbit (Shope) Papilloma Virus.
Rabbit (Shope) Papilloma Virus, un virus courant chez les lapins
Pas de panique ! Bien que le résultat ne soit pas très beau à voir sur ces pauvres lapins, le virus est inoffensif pour eux, tant qu’il ne touche pas leurs yeux et leur bouche. C’est ce qu’a expliqué Kara Van Hoose, la porte-parole du Colorado Parks and Wildlife, à l’agence de presse américaine Associated Press le 15 août 2025.
Lapin avec le Rabbit shope pappillomavirus. // Source : Capture écran vidéo YT @factsfromABHI
Elle souligne, par ailleurs, que le virus se transmet uniquement entre les lapins via les puces et les tiques, et non pas entre espèces différentes. Il n’y a donc pas de risque qu’un humain ou un autre animal en soit infecté comme lors d’une zoonose.
Enfin, les « cornes » sont « des foyers cutanés rouges et surélevés se développant en excroissances », explique le College of Veterinary Medicine de l’Université du Missouri, dans sa fiche dédiée à la maladie. Pour simplifier, ces excroissances sont souvent comparées à des verrues. Elles disparaissent une fois que le système immunitaire de l’animal s’est débarrassé de l’agent infectieux, ajoute la porte-parole du Colorado Parks and Wildlife.
Peut-être que le nom de ce virus sonne vaguement familier à vos oreilles ? Et pour cause, il est membre de la famille des Papillomaviridae, des virus à ADN, qui possède une version humaine : le Human Papilloma Virus, couramment appelé HPV. Dans son article, l’Associated Press relève que cette maladie chez les lapins a permis de faire avancer la recherche sur la relation entre un virus et l’apparition d’un cancer, aussi chez l’homme. Le HPV en est le meilleur exemple, provoquant des cancers du col de l’utérus.
La légende du « jacklope » est probablement inspirée de ces lapins
Ce virus est loin d’être nouveau. C’est dans les années 1930 qu’il a été décrit par le docteur Richard E. Shope de l’Université de Rockfeller.
Planche zoologique du XVIe siècle avec un lièvre avec des cornes. // Source : Joris Hoefnagel -Wikimédia
En plus de servir de base scientifique, il est très probable qu’il ait nourri, voire donnée naissance à la légende du « jacklope » répandue en Amérique du Nord. Elle raconte l’histoire d’un lapin possédant des cornes. Finalement, la légende prend naissance, comme souvent, dans un phénomène réel, mais inexpliqué à l’époque.
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