Par

Paul Varenguin

Publié le

19 août 2025 à 7h00

Bien souvent, quand on pense aux forêts, on pense aux arbres et aux fougères. Mais, si on n’est pas sûr d’y avoir croisé Robin des Bois, on est en revanche certains que les forêts sont habitées par une riche faune sauvage.
Mais quelles sont les conséquences sur les animaux, lorsqu’un feu ravage leur milieu de vie ? C’est la question que nous avons posée à l’Office national des forêts (ONF).

Un comportement, une espèce : des réactions variées face au feu

Sangliers, cerfs, renards, blaireaux et autres hérissons, lézards et insectes peuplent, sans qu’on les remarque forcément, nos forêts. Mais, quand un incendie se déclare, leurs repères sont chamboulés, et, évidemment, beaucoup tentent de fuir. « Mais le comportement face au feu varie d’une espèce à une autre. Les plus lents peuvent être les premières victimes car ils n’arrivent pas forcément à s’échapper à temps. Cela peut être le cas des lézards, des hérissons, ou encore des batraciens », explique Julien Simon, chef du service forêt à l’Agence territoriale Île-de-France Est de l’ONF, à Fontainebleau.
Oiseaux et grands animaux, eux, ont plus de facilités à s’enfuir. D’autres espèces parviennent aussi à détecter le feu un peu plus tôt, quand d’autres se terrent.
Mais il reste une variable à prendre en compte : la nature du feu. Si, dans le sud de la France, on peut avoir un feu courant, qui parcourt une longue distance plus ou moins rapidement, ce n’est pas le cas dans un massif tel que Fontainebleau. « En Île-de-France, on a surtout des feux couvant : c’est-à-dire qu’il reste plus ou moins sur place, et couve », précise-t-il. Aussi, les surfaces brûlées sont souvent moindres dans les forêts franciliennes, en comparaison avec ce que l’on trouve dans le Midi.

« La faune est chamboulée » : conséquences sur l’habitat

« Le vrai problème, c’est la destruction de l’habitat ». Le constat posé par Julien Simon est clair et précis, lorsqu’il évoque les conséquences d’un incendie sur la faune.

Et pour cause. Après le feu, il n’y a plus d’endroit où nicher, s’enterrer peut être difficile. « On a par exemple des espèces qui nichent dans les arbres, comme les pics, qui peuvent être impactés », rappelle-t-il.
Surtout, il n’y a plus forcément de quoi se nourrir pour les animaux, et notamment les herbivores. « Ils vont donc se déplacer vers d’autres zones. Cela peut générer du stress, car ils arrivent dans un milieu déjà occupé, et les animaux sont souvent habitués à avoir leur propre secteur », poursuit-il.
Cette arrivée plus ou moins massive de nouveaux individus peut aussi générer des tensions entre les animaux : il y a plus d’estomacs à remplir pour un volume de nourriture inchangé.

Notons également que la structure de la forêt est modifiée. Là où l’on pouvait trouver un fort ombrage et une grande variété parmi les essences d’arbres, il n’y a parfois plus rien après le sinistre. Conséquence : le peuplement par la faune est chamboulé, du moins à moyen terme. « Les animaux les moins sensibles reviennent les premiers. C’est par exemple le cas des animaux à sang froid, qui sont moins gênés par un ensoleillement plus important », développe-t-il.
Moins visibles mais tout aussi importants, les insectes sont aussi fortement perturbés par les incendies, puisque la flore a disparu. Et le retour de certaines espèces peut être conditionné à la pousse de certaines essences végétales particulières.

Les animaux les plus lents peuvent être les premières victimes car ils n’arrivent pas forcément à s’échapper à temps. Cela peut être le cas des lézards, des hérissons, ou encore des batraciens.

Julien Simon, chef du service forêt à l’Agence territoriale Île-de-France Est de l’ONF, à Fontainebleau.

Quelle stratégie ?

Une autre question peut venir à l’esprit lorsqu’on évoque la destruction d’une surface boisée par le feu : que fait-on des animaux qui auraient péri dans le feu ? « La stratégie de l’ONF, c’est de laisser la nature faire son travail », reprend Julien Simon.

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Il l’assure, après un incendie, l’ONF n’engage pas de recherches particulières. La nature fera comme à son habitude…

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