Un des adjoints de Patrice Collazo insiste lui aussi sur l’immensité du chantier quant à la mise en place d’un nouveau projet. Mais il se délecte aussi d’avoir à travailler avec une nouvelle charnière dont on dit le plus grand bien…
Le Racing 92 a décidé de se lancer dans un nouveau projet. Avez-vous le sentiment que le chantier est immense ?
C’est un travail de tous les jours, un travail de longue haleine. Notre volonté, c’est d’avoir la bonne mentalité et le bon état d’esprit. C’est nécessaire pour être une bonne équipe puisqu’on est un sport collectif. La partie mentale, on y entre au fur et à mesure. Quelle est notre identité ? Quelle image voulons-nous donner ? Tous les jours, nous demandons de faire un maximum d’efforts pour que l’équipe réussisse.
Avez-vous le sentiment que cet état d’esprit vous a parfois fait défaut l’an dernier ?
Pas forcément. Ce n’est pas que ça. Le Top 14 est un championnat difficile, très resserré, avec beaucoup d’équipes compétitives. Si vous êtes sur une dynamique positive, automatiquement ça crée plus de joie et plus de motivation. Mais quand vous perdez plusieurs matchs d’affilée, là vous entrez dans une forme de difficulté qui entame le moral. Maintenant, je trouve que les joueurs, depuis trois ans, font tout pour essayer de progresser. Mais les résultats, généralement, ne se font pas ressentir en un ou deux mois. C’est du long terme. Et, c’est le plus résilient qui réussit. On essaie donc d’être dans cette résilience-là.
Qu’est-ce qui vous permet de croire que vous allez pouvoir réaliser une plus belle saison par rapport à ce que vous avez pu voir sur le travail déjà effectué depuis la reprise ?
Rien. Simplement la capacité des joueurs à encaisser le boulot. Aujourd’hui, ils l’encaissent plutôt bien. Ils sont plutôt bien dans toutes les longues phases que l’on met en place. Il y a une meilleure discipline aussi sur nos entraînements. Et ça, c’est vraiment ce qui nous a, par exemple, fait défaut l’an dernier. Je pense qu’ils ont tous envie de réussir et de ne pas renouveler les erreurs passées. Mais comme je l’ai dit, nous entrons dans un long processus. Nous devons faire preuve d’humilité. Les joueurs qui nous ont rejoints arrivent, pour beaucoup, de Pro D2. Cette humilité, ils l’ont. Tout comme ils ont l’envie de réussir. Et ça nous va bien.
Justement, votre charnière Carbonneau-Seunes arrive de Pro D2. Comment allez-vous l’accompagner ?
Un jeune joueur fait automatiquement des erreurs. On va donc travailler en essayant de les impliquer, de les faire participer. On regarde beaucoup d’images ensemble. On regarde comment d’autres joueurs vivent certaines situations. Et je vais essayer de les faire accompagner par certains leaders à côté d’eux, qui ont plus d’expérience, ce qui leur permettra, j’imagine, d’être meilleurs sur l’intelligence émotionnelle, d’être moins sous pression. Maintenant, cette jeunesse, c’est un atout aujourd’hui. Il faut être fort, il faut aller vite. C’est un sport de mouvement. Ce sont des joueurs plutôt innovants dans leur geste, dans leur façon de voir les choses. Ils ont un parcours différent. Je suis sûr que cette charnière va faire des étincelles. Mais, parfois, l’apprentissage est douloureux. Je serai là pour les aider et, ensemble, on va y arriver ensemble.
N’est-ce pas excitant pour un entraîneur comme vous d’avoir à travailler avec des jeunes talentueux avec qui le travail semble encore important ?
C’est évident ! Mais il va falloir que je sois un bon entraîneur