Les températures dépassent encore les 30 degrés ce lundi 18 août. Dans la Loire et Haute-Loire, la vague de chaleur est pourtant passé après une semaine d’alerte orange à la canicule. Un épisode bien géré au CHU de Saint-Étienne, assure le docteur Thomas Vincent, médecin urgentiste.
La Loire et la Haute-Loire ont vécu une semaine de vigilance orange à la canicule. Si l’alerte n’est plus en vigueur, les températures dépassent toujours les 30 degrés ce lundi 18 août. Une hausse de la chaleur que le CHU de Saint-Etienne a bien su gérer, assure Thomas Vincent, chef de clinique et médecin urgentiste à l’hôpital stéphanois.
ICI Saint-Étienne Loire – Est-ce que vous avez vu un afflux de personnes aux urgences ces derniers jours avec cette canicule ?
Thomas Vincent – L’afflux de personnes, on l’a remarqué déjà depuis le tout début d’été avant la canicule. On a une activité un peu plus importante que les années précédentes. Le phénomène de la canicule a rajouté encore un petit cap sur cet afflux aux urgences.
Dans quelles proportions ? À peu près ce qu’on a une idée précise.
C’est fluctuant, mais on a une hausse de 10%.
Est-ce que ce sont surtout des personnes âgées qui sont touchées par ces fortes chaleurs ? Ou alors est-ce que c’est plus varié ?
Effectivement, ce sont souvent les âges extrêmes. Aux urgences adultes, ce sont plutôt les personnes âgées. Donc, on a des personnes qui sont un peu plus jeunes, autour de la cinquantaine. C’est fréquemment lié à des personnes qui ont déjà des pathologies lourdes et des comorbidités importantes décompensées par les phénomènes de chaleur et de déshydratation. Et on a toutes les personnes âgées à partir 75-80 ans et au-delà, qui même, parfois sans comorbidités, peuvent présenter des déshydratations avec des nécessités d’hospitalisation.
Nous ne sommes plus en alerte orange à la canicule, mais il fait toujours très chaud. Le fait que ça dure, est-ce que ça peut créer des problèmes médicaux ? Ou bien les accentuer ?
Bien sûr, les phénomènes de chaleur vont être délétères, surtout s’ils durent. Si c’est un pic isolé sur une journée ou quelques heures, il y aura par vraiment de retentissement. On craint plutôt quand ça se prolonge, quand la déshydratation se fait au fur et à mesure.
Cette année, il n’y a pas eu de Plan Blanc déclenché. Pourquoi ?
On a une petite hausse d’affluence aux urgences, mais qui n’était pas majeure. On n’a pas eu de saturation du service. On a pu s’occuper de tous les patients qui se présentaient. Ce qui n’a pas nécessité la mise en place de ce Plan Blanc qui vise justement à essayer de répondre à une hausse de la nécessité de soins.
Les étés sont de plus en plus chauds avec le réchauffement climatique. Est-ce que vous vous préparez chaque été pour gérer une potentielle en situation de crise ?
Ce sont des choses qui sont discutées chaque année avant la période estivale, avec justement un volet spécial dans le Plan Blanc qui est régulièrement mis à jour.
Comment est-ce que l’on sait si on a un coup de chaud qui doit nous alerter ? Et comment savoir surtout si on doit se rendre à l’hôpital, si on a un coup de chaud ?
Les symptômes ça peut être un malaise, des vertiges, des maux de tête, se sentir faible. Dès qu’on a des symptômes, la meilleure chose à faire c’est d’appeler le 15 puisqu’on va avoir accès à un médecin qui va pouvoir nous poser des questions plus précises et nous orienter vers les soins appropriés.
Et son médecin généraliste, est-ce qu’il faut l’appeler ?
Les médecins de ville sont les premiers à contacter. Ils permettent déjà une première approche. En consultation et puis même pour rappeler les bons gestes de prévention.