Des lapins aux excroissances spectaculaires, surnommés « Frankenstein », « démons » ou « zombies » par leurs observateurs ont été aperçus à la mi-août à Fort Collins (Colorado). Scientifiques et autorités précisent qu’il s’agit d’un virus connu et non dangereux.

Non, nous ne sommes pas dans l’univers vidéoludique et télévisuel de « The Last Of Us », où des champignons poussent sur des êtres vivants, les réduisant à l’état de zombie. À Fort Collins, dans le Colorado, des habitants ont signalé la présence de lapins présentant d’étranges excroissances au visage, semblant former des cornes. Ces animaux sont infectés par le Shope papillomavirus, un virus courant chez les lapins à queue blanche, qui provoque des verrues pouvant croître et ressembler à du bois.

Des clichés devenus viraux leur ont valu des surnoms tels que « lapins Frankenstein », « lapins démons » ou « lapins zombies ». Mais cette affection est connue depuis longtemps et a inspiré des récits populaires ou nourri des recherches scientifiques il y a près d’un siècle.

Le virus pourrait être à l’origine du mythe du jackalope, légende nord-américaine décrivant un lapin muni de cornes. La maladie a également contribué à mieux comprendre le lien entre certains virus et les cancers, comme le papillomavirus humain associé au cancer du col de l’utérus.

Ce matin, un virus

Cette pathologie « lapine » fut découverte dans les années 1930 par le professeur Richard E. Shope, de la Rockefeller University. Les récentes observations à Fort Collins, à 105 kilomètres au nord de Denver, ont suscité de nombreux témoignages en ligne.

Kara Van Hoose, porte-parole de l’agence de gestion des parcs naturels et de la vie sauvage « Colorado Parks and Wildlife (CPW) », basée à Fort Collins, a bien confirmé à l’Associated Press que la CPW avait reçu quelques appels au sujet desdits lapins. Pour y répondre, elle explique qu’il « n’est pas rare de voir des lapins infectés, en particulier l’été, lorsque les puces et les tiques qui propagent le virus sont les plus actives ».

Le virus se transmet entre lapins mais pas aux autres espèces, « y compris aux humains et aux animaux de compagnie », précise-t-elle. Les excroissances, semblables à des verrues, ne posent problème que lorsqu’elles se développent sur les yeux ou la bouche et gênent l’alimentation. « Le système immunitaire des animaux est capable de combattre le virus et, dans ce cas, les excroissances disparaîtront », ajoute-t-elle. De quoi rassurer certaines personnes inquiètes pour leur santé, ou bien sûr pour celle des lapins concernés.

publié le 19 août à 09h10, François Bouttemy, 6Medias

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