Par

Laurène Fertin

Publié le

19 août 2025 à 11h06

Il a perdu dans la vie dans le square de la Motte, lundi 14 juillet 2025, non loin de l’Hôtel de la préfecture de Rennes. Sana Mane, 52 ans, vivait dans la capitale bretonne depuis une bonne vingtaine d’années.

Originaire de la ville de Casamance, au sud du Sénégal, Sana Mane était venu en France, avec sa compagne française, qu’il avait connue sur place, dans son pays.

Un rapatriement dans son pays d’origine

« Beaucoup le connaissaient », relève Yaya Diouf, président de l’association Arser, l’Amicale des ressortissants sénégalais de Rennes. Sana Mane était en effet connu de l’amicale qui a essayé de l’aider, à plusieurs reprises, à rejoindre le Sénégal lorsque son moral n’était pas bon.

« Nous avons essayé de l’aider », se remémore Yaya, « mais parfois il est difficile de quitter son pays d’adoption et Sana n’a jamais sauté le pas. » Entendez : Sana Mane ne s’est jamais envolé pour le Sénégal, pour reprendre un peu de force, « un temps de repli, de recul ».

« Cela arrive parfois », explique Yaya, dont l’association aide en effet les ressortissants sénégalais au niveau administratif. « On ne peut pas forcer les personnes. »

Inhumé parmi les siens à Casamance

Le Sénégal, le quinquagénaire l’aura malheureusement rejoint post mortem, pour une cérémonie d’enterrement, alors que l’association a participé au rapatriement de son corps, avec l’aide de l’association Tahara.

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Sana Mane a donc été inhumé parmi les siens. Sa famille, sur place, était alors composée de ses frères et sœurs. « Ses parents sont décédés », précise Yaya Diouf, qui parle d’une « belle cérémonie, avec beaucoup de monde ».

Une cagnotte

Pour l’association Arser, la prise en charge de la mort de Sana Mane n’a pas été une mince affaire. Une cagnotte a été lancée, permettant de récolter 2 500 euros sur une dépense globale de 4 500 euros.

L’association Tahara a par ailleurs beaucoup participé au rapatriement. C’est elle qui est venue chercher la dépouille de Sana Mane à Rennes, avant de l’amener à l’aéroport Charles de Gaulle, direction le Sénégal.

À la rue

Quand il vivait en France, Sana Mane n’a pas toujours été à la rue. C’est un divorce difficilement vécu, qui l’y a plongé. « Il devait être SDF depuis cinq, six ans », se remémore Yaya Diouf, qui a pris la présidence de l’association il y a deux ans.

Sana Mane dormait ici et là à Rennes, et parfois chez un ami, place Sainte-Anne. Du reste, il vadrouillait dans tous les quartiers de la capitale bretonne.

C’était quelqu’un de très bien, il était formidable. C’était une personne très généreuse, toujours dans le partage. Quand j’ai appris sa mort, cela m’a fait mal.

Yaya Diouf
Président de l’association Arser de Rennes

Alors, « oui, parfois, il n’était plus lui-même en raison de l’alcool », indique Yaya, « car la rue, ce n’est pas facile. Mais au fond, c’était une bonne personne ».

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