Axel Habert a créé la surprise, ce jeudi, en terminant 3e de la deuxième étape du Tour du Loir-et-Cher (voir classement). “C’est mon premier podium en Classe 2, ça fait très plaisir. Je ne m’attendais pas forcément à ça en partant ce matin. On sait tous les capacités qu’on a, c’est encore plus plaisant de réussir à les faire parler en course“, se réjouit auprès DirectVelo le sociétaire du Team Atria-Montluçon Cyclisme qui a posé trois jours de congés pour participer à la course et “pour pouvoir vivre ce moment. Quand on est jeune et qu’on a le niveau, il faut en profiter. Plus tard, quand je regarderai en arrière, je n’aurai pas de regrets en me disant que je me suis donné la chance de courir ces épreuves“, glisse le chef de projet dans l’informatique digitale pour un prestataire de la SNCF.
« ÇA AURAIT ÉTÉ UN GROS PLUS À MON PALMARÈS »
Cette deuxième étape du Tour du Loir-et-Cher a été marquée par une neutralisation de près d’une heure vers le kilomètre 36. “Quand des chutes surviennent, ça fait toujours peur. Tout le monde voulait jouer la bonification, ça a tendu le peloton. Heureusement, personne de mon équipe n’a été touché“. Une fois que la course a repris, deux coureurs sont sortis et deux autres les ont rejoints. L’athlète de 27 ans est revenu seul dans un second temps, à environ 50 bornes de l’arrivée à l’entrée du circuit final. “Au début, je me demandais si j’allais réussir à rentrer. Finalement, j’ai pu opérer la jonction“. Les cinq échappés n’ont jamais compté plus de 40 secondes d’avance sur le peloton. “Je ne m’attendais pas trop à ce que ça aille au bout. Mais on avait encore 26 secondes au dernier tour, on a réussi à maintenir le rythme pour garder encore un peu de marge à la fin même si on s’est regardé dans le dernier kilomètre“.
Axel Habert n’a pas choisi la roue du bon allemand au moment du sprint. Silas Koech (Team Lotto Kern-Haus PSD Bank) a lancé en tête, il n’a pas été remonté et s’est imposé. “J’étais volontairement en 4e position derrière Jan Knolle car il me paraissait très fort dans ses relais. Le vainqueur du jour était très fort. J’ai une petite pointe de vitesse, je ne suis pas parmi les coureurs les plus lents. En me plaçant juste derrière Silas Koech, j’aurais peut-être pu finir 2e, voire le battre. Mais je suis déjà très content. Si j’avais gagné, je n’aurais pas dit que ça aurait un hold-up, mais ça aurait été un gros plus à mon palmarès“.
« ON N’OUBLIE PAS TOUT CE QU’IL NOUS A APPORTÉ »
Au moment de produire son effort, le Nivernais a pensé à deux personnes en particulier, son grand-père et son ancien coéquipier Simon Millon, récemment décédé. “Mon grand-père m’a fait commencer le vélo, je lui montre que je suis capable de faire de très belles choses à ce niveau. Il y a deux ans, j’étais au Guidon Chalettois avec Simon Millon sur ce Tour du Loir-et-Cher. Il s’était sacrifié pour moi sur l’étape de Vendôme qui a lieu demain. J’avais eu un problème mécanique en arrivant sur le circuit final. Il voulait absolument me donner son vélo. Il était d’une telle gentillesse en sacrifiant sa course pour moi. Je me rappelle de ces moments avec lui. On ne l’oubliera jamais. C’est aussi pour Simon que je performe. Il faut continuer à vivre, se battre pour lui et garder en tête la chance qu’on a d’être en vie. On n’oublie pas tout ce qu’il nous a apporté“.
Le voilà désormais placé dans le Top 10 au classement général avec son collègue Mathias Sanlaville. “On a tous le sourire dans l’équipe, on a deux cartes. Mais je vais continuer d’épauler Mathias, ça reste notre coureur phare. Demain, l’étape est longue, il n’y a pas beaucoup de dénivelé, mais il y a une bosse dans le circuit final qui fait mal. Si je suis offensif, ça peut obliger les formations à se mobiliser comme je suis bien positionné et Mathias peut en profiter en restant caché pour aller chercher des bonifications à l’arrivée. En tout cas, on espère concrétiser par un bon résultat au général“.