Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont utilisé l’intelligence artificielle pour développer des antibiotiques capables de combattre certaines bactéries. Elles visent particulièrement les plus résistantes, comme la gonorrhée multirésistante et le SARM (staphylocoque doré résistant à la méthicilline).

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Ce sont respectivement une infection sexuellement transmissible qui provoque des douleurs et des pertes inhabituelles, tandis que le SARM est une infection cutanée ou sanguine. Selon Aarti Krishnan, chercheuse au MIT, “Nous voulions explorer des voies totalement nouvelles, loin de tout antibiotique existant, afin de lutter contre la résistance aux antimicrobiens d’une manière radicalement différente.”

Une IA anti bactérie créee par le MIT

L’équipe a exploité des algorithmes génératifs sans préciser son nom, pour concevoir plus de36 millions de molécules hypothétiques, en sélectionnant ensuite celles présentant le plus grand potentiel antibactérien. Parmi elles, deux composés ont été synthétisés et testés avec succès en laboratoire.

L’un, baptisé NG1, a montré une efficacité remarquable contre la gonorrhée, aussi bien dans des boîtes de Petri que chez des souris. De manière similaire, six autres molécules ont permis de neutraliser le SARM, ce qui est très encourageant pour le futur.

Grâce à ces découvertes, les scientifiques pourront créer de nouveaux médicaments contre d’autres bactéries résistantes. Pour rappel, la résistance antimicrobienne, c’est-à-dire quand les bactéries, virus ou champignons deviennent capables de survivre aux médicaments, est déjà à l’origine de millions de décès chaque année. Elle pourrait continuer à progresser si de nouvelles solutions ne sont pas trouvées.

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En 2021, elle a contribué à près de 4,71 millions de morts à travers le monde. L’utilisation de l’IA pour générer des antibiotiques inédits permet ainsi de trouver de nouvelles approches encore peu explorées dans la lutte contre ces infections. De plus, cela accélère la découverte. Comme le soulignent les chercheurs du MIT, “en explorant des territoires inédits de l’espace chimique, nous espérons identifier des composés capables de surpasser les limites des antibiotiques existants.”

Scientifique tenant une plaque gélose pour le diagnostic bactérien ou microorganisme, arrière-plan microscopique flou en laboratoire. Pétri sélectif avec colonies de bactéries sous la lentille d'un microscope.

Scientifique tenant une plaque gélose pour le diagnostic bactérien ou microorganisme, arrière-plan microscopique flou en laboratoire. Pétri sélectif avec colonies de bactéries sous la lentille d’un microscope.

© Komsan Loonprom Shutterstock

Quand l’IA aide la médecine

Ce n’est pas la première fois que l’IA aide les médecins. Elle a permis de découvrir plusieurs antibiotiques prometteurs ces dernières années. En 2019, des chercheurs du MIT ont développé l’halicine, une molécule capable de combattre des bactéries résistantes telles que Clostridium difficile, Acinetobacter baumannii et Mycobacterium tuberculosis. Cette découverte a marqué une avancée majeure, étant le premier nouvel antibiotique identifié grâce à l’IA depuis plus de 60 ans.

Plus récemment, en 2023, des scientifiques ont utilisé des modèles d’IA pour identifier une nouvelle classe d’antibiotiques efficaces contre le staphylocoque doré, résistant à la méthicilline (SARM).