Ce mardi marque le début de l’application des sanctions contre les constructeurs automobiles qui tardent à remplacer les airbags Takata défectueux. À partir de ce jour, tout retard dans les réparations de véhicules placés sous « stop drive » pourra entraîner une astreinte d’un million d’euros par semaine, a rappelé le ministère des Transports.

Les airbags dangereux étant remplacés trop lentement et risquant de causer de nouvelles victimes, le gouvernement avait annoncé fin juillet des mesures pour forcer les constructeurs à accélérer les réparations sans pénaliser les clients. Les entreprises automobiles doivent proposer des « solutions de mobilité » à leurs clients immobilisés plus de 15 jours par des airbags dangereux de marque Takata, comme le prêt d’un véhicule de remplacement, a indiqué mardi le ministère des Transports.

Des airbags qui peuvent exploser

A cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité, censés protéger les passagers en cas de choc, peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides, en projetant des pièces au visage des conducteurs. Les constructeurs doivent aussi proposer des rendez-vous de réparation à domicile, ou remorquer le véhicule dangereux jusqu’au garage.

Quelque 1,7 million de véhicules font actuellement l’objet en France d’un rappel « stop drive », qui implique de ne plus rouler avant le remplacement (gratuit) des airbags du véhicule. La plupart des constructeurs sont concernés, de Citroën à Volkswagen en passant par Mercedes, à l’exception du groupe Renault qui avait choisi une autre technologie. S’ils n’ont pas déjà été contactés par courrier, les automobilistes doivent vérifier sur le site du constructeur de leur véhicule si celui-ci est concerné, avec son numéro VIN, indiqué sur la carte grise.

Taux de réparation de 40 à 90 %

Mais les véhicules concernés et leurs propriétaires restent trop difficiles à identifier, notamment à cause des carences du fichier des immatriculations (SIV) « qui ne permet pas de retrouver les propriétaires concernés », selon un rapport publié mardi par l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD). Plus de dix ans après le début du scandale aux Etats-Unis et de nombreux accidents mortels, « les rappels ne sont pas terminés » et « un certain nombre de ruptures vont continuer à se produire », ont alerté les experts de l’IGEDD lors d’une conférence de presse.

Notre dossier sur les airbags Takate défectueux

En métropole, les taux de réparation n’atteignent 90 % pour les meilleurs des constructeurs qu’après quatre ou cinq ans, tandis que d’autres dépassent à peine les 40 %, selon le rapport. Les constructeurs sont également tenus de lancer – pour l’équivalent de 5 euros par voiture tous les quatre mois – des campagnes « régulières » à la radio ou par affichage pour informer leurs clients, mais aussi « des actions de prospection au porte-à-porte et de démarchage de rue dans les départements et régions d’Outre-mer », où les rappels patinent.