Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron attendent l’arrivée du roi et de la reine de Belgique à l’Élysée, le palais présidentiel à Paris, le 14 octobre 2024.

LUDOVIC MARIN / AFP

Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron attendent l’arrivée du roi et de la reine de Belgique à l’Élysée, le palais présidentiel à Paris, le 14 octobre 2024.

POLITIQUE – « C’est n’importe quoi. » Cet été, Emmanuel et Brigitte Macron se sont résolus à porter plainte contre l’influenceuse américaine conspirationniste et trumpiste, Candace Owens. Comme l’avait raconté en détail Le HuffPost ici, cette dernière s’est mise à relayer l’infox selon laquelle la première dame serait en réalité un homme. Si être une personne trans n’a rien de diffamatoire, cette théorie du complot s’inscrit néanmoins dans un climat résolument transphobe, relevait ainsi à cet égard la chercheuse Maud Royer, toujours pour Le HuffPost.

Dans une interview donnée à Paris Match, et publiée ce mardi 19 août dans la foulée du sommet qui s’est tenu à Washington sur la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron s’exprime comme rarement auparavant, sur cette plainte, à laquelle il est lui-même associé. Un changement de pied. « Il y avait une tradition consistant à dire : il faut laisser couler (…). Au début, c’était en France. On nous a recommandé de ne pas déposer plainte. Cela risquait de provoquer un “effet Streisand” », explique d’abord le président français.

Brigitte Macron a déjà déposé plainte en France, mais les deux femmes accusées de relayer ces fausses informations ont été relaxées en juillet dernier par la cour d’appel qui a précisé néanmoins que cela ne « validait en rien » les rumeurs. L’épouse du président s’est pourvue en cassation

« Il est question de faire respecter la vérité »

C’est face à « l’ampleur » prise par cette théorie complotiste aux États-Unis, qu’Emmanuel et Brigitte Macron se sont décidés à agir. Candace Owens charrie des centaines de milliers de vues à chaque vidéo postée sur YouTube. « Il est question de faire respecter la vérité. On parle de l’état civil de la Première dame de France, d’une épouse, d’une mère de famille, d’une grand-mère », défend le président français qui ajoute : « Il s’agit de défendre mon honneur ! Parce que c’est n’importe quoi. »

Le chef de l’État ne se prive pas non plus d’égratigner la dimension politique dans laquelle gravite Candace Owens, « quelqu’un qui savait très bien qu’elle détenait des informations fausses et le faisait dans le but de nuire, au service d’une idéologie et avec des connexions établies avec des dirigeants d’extrême-droite ». Et de viser en creux l’administration de Donald Trump dont Candace Owens est une fervente supportrice ? « Ceux qui vous parlent de cette prétendue liberté de parole sont ceux qui interdisent des journalistes dans le Bureau ovale. Je n’accepte pas cela. »

En février dernier, la Maison Blanche a exclu du Bureau ovale un journaliste refusant d’employer le terme de « golfe d’Amérique ». Les correspondants des agences Reuters, Associated Press et Bloomberg se disent préoccupés eux de se voir régulièrement exclus de l’avion présidentiel. Toujours cet hiver, c’est le vice-président JD Vance qui avait tenté de donner des leçons de liberté d’expression à l’Europe dans un discours sidérant lors d’une conférence à Munich.