Par

Cédric Nithard

Publié le

19 août 2025 à 8h35

L’association PARI Jeu de Paume, réunissant des commerçants des boulevards du Jeu de Paume et Ledru Rollin à Montpellier, a diffusé sur les réseaux sociaux « une lettre ouverte aux éternels mécontents« . Une publication présentant une vision optimiste de l’Écusson qui n’a pas manqué de faire réagir à quelques mois des élections municipales.

Un « lieu magique »

« À vous, rageux, râleurs, critiqueurs professionnels, contradicteurs de service ». Le ton est donné. Ce samedi 16 août, l’association PARI Jeu de Paume a publié une lettre ouverte en forme de défense face aux discours fréquemment entendus. « Montpellier n’est pas la poubelle géante que certains veulent décrire. Montpellier n’est pas cette ville où l’on se fait systématiquement agresser au coin de chaque rue. Montpellier est belle, douce et agréable ». Reconnaissant les difficultés engendrées par les nombreux chantiers, l’association plaide : « Les choix faits par la municipalité ne plairont pas à tous, c’est certain, mais seul le temps nous dira ce qu’ils apporteront », en appelant, face au défi du dérèglement climatique, à « réfléchir ensemble à changer nos habitudes, à imaginer un avenir différent pour notre centre-ville ».

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Et si le centre-ville, théâtre de faits-divers comme la semaine dernière avec la violente agression rue de la Loge, semble décrit par certains comme un véritable coupe-gorge, l’association de commerçants opte pour une autre vision. « L’Écusson, cœur historique de Montpellier, reste un lieu magique » soutiennent ils en invitant : « Amis touristes, curieux de passage, habitants de toujours ou d’un jour, osez l’escapade dans notre écusson. Promenez-vous, découvrez, discutez quelques minutes avec un commerçant, échangez un sourire avec un passant ».

« Stop à cette mascarade »

S’adressant à « ceux qui noircissent le tableau », ils interrogent : « Existe-t-il une ville en France qui échappe aux vols, aux incivilités, aux nuisances ? Montpellier n’est pas une exception. Alors, doit-on arrêter de vivre, de consommer, de profiter ? Doit-on plier devant ceux qui postent des dizaines de photos tronquées, cherchant à imposer leur vision négative et souvent politique ? ». Ces derniers ciblent ainsi les groupes sur les réseaux sociaux Vivre Montpellier et Montpellier Politique ou encore « des pseudo influenceurs » comme Léana Attika, accusés de « se poser en porte-parole des commerçants pour se donner de la crédibilité ».

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Opposant ainsi : « Non, les villes de gauche ne sont pas moins sûres que les villes de droite. Non, les réseaux sociaux ne sont pas la réalité d’une ville. Non, les pseudo influenceurs et groupes partisans ne sont pas les porte-paroles légitimes de nos vies quotidiennes ». L’association de commerçants hausse le ton :  » Il est temps de dire stop à cette mascarade. Stop à ceux qui se nourrissent du négatif. Stop à ceux qui veulent briser l’image de notre ville pour mieux servir leurs ambitions personnelles ».

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Un plaidoyer conclut comme une sérénade : « Montpellier n’est pas parfaite, comme aucune ville ne l’est. Mais elle reste une ville vibrante, riche, surprenante, accueillante. Alors, à ceux qui hésitent, je dis : venez voir par vous-même. Promenez-vous dans l’Écusson, découvrez son charme, ressentez son énergie, faites-vous votre propre avis. Montpellier mérite mieux que des cris de rage. Elle mérite qu’on la regarde avec justesse, avec nuance, avec amour ».

Une vision trop optimiste ?

Une vision pleine d’optimisme relayée par Michaël Delafosse, et plusieurs membres de la majorité, loin des habituelles critiques qui n’ont d’ailleurs pas manqué de déferler aussi sur la publication. Commerces qui ferment, insécurité, saleté, manque de concertation, difficultés d’accès aux voitures, problématique du logement… s’opposent ainsi au positivisme de la lettre. De plus, l’association de commerçants, qui s’était faite entendre en 2023 pour réclamer la fin des manifestations sur le boulevard, touchant comme d’autres des subventions pour organiser des animations comme lors des braderies ou des fêtes de fin d’année, certains y ont vu une forme de soumission à quelques mois des élections municipales.

Entre un angélisme excessif et un excès de noirceur, la réalité de l’Écusson, qui n’en est pas à son premier débat, est entre les deux. Avec la fin des chantiers dans le centre-ville prévue à la fin de l’année, on pourra alors se rendre compte de l’efficacité des transformations au prisme des objectifs. Certains commerçants en ont fait les frais contraints de baisser le rideau pendant les travaux, d’autres en profiteront. C’est du moins ce qui est espéré. Seul l’avenir dira si les orientations prises, quitte à aller contre certains avis, ont été les bonnes. Le sujet ne manquera pas d’être posé sur la table, l’élection municipale en sera un bon juge.

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