Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

19 août 2025 à 18h31

Le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch le révèle ce mardi 19 août sur le réseau social X : « Sur décision de Jacques Lucbéreilh, sous-préfet de Béziers et en application d’une décision de justice, les policiers du commissariat de Béziers sont intervenus ce mardi matin, aux côtés d’un commissaire de justice (Ndlr : un ex-huissier), pour procéder à l’expulsion d’une famille impliquée dans les trafics de stupéfiants. Cette opération, menée dans le cadre des opérations de police dans la cité de la Devèze, a permis de découvrir un stock important de produits stupéfiants dans l’appartement. La loi du 13 juin 2025 renforçant la lutte contre le narcotrafic est appliquée avec la plus grande fermeté dans tout le département de l’Hérault ».

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C’est un avertissement empreint de fermeté lancé par le représentant de l’État du département, qui doit satisfaire Robert Ménard, le maire de Béziers qui combat sans relâche le narcotrafic. Et qui demandait depuis ces dernières semaines, à l’instar de son épouse Emmanuelle, élue, que les procédures d’expulsion soient moins contraignantes et plus rapides à mettre en œuvre.

Un jugement du 13 août dernier

Il en est de même pour Michaël Delafosse, le maire et président de la Métropole de Montpellier qui combat le trafic de stupéfiants, mais également la contrebande de tabac et les ventes illégales de bonbonnes de protoxyde d’azote -le « proto »- qui procurent un gaz hilarant néfaste et dangereux pour la santé.

Il s’est fendu d’un communiqué de presse, ce mardi : « Je salue les peines prononcées par le tribunal judiciaire de Montpellier mercredi 13 août 2025 dans une affaire de vente illégale de tabac et de protoxyde d’azote, interdite par arrêté municipal, par des épiceries de nuit du quartier Saint-Martin à Montpellier », réagissant à l’article de Métropolitain ayant révélé le jugement, prononçant outre des peines de prison avec un sursis probatoire, des interdictions de gérer définitivement ou pour cinq ans des commerces et autres sociétés et/ou de paraître dans cette cité.

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Avec ce rappel du cabinet du maire : « Depuis 2020, Michaël Delafosse réclame une modification de la loi, afin que les maires aient un droit de regard sur les ouvertures de certains commerces dans leurs communes. En condamnant les gérants mis en cause à des peines de prison (Ndlr : il est indiqué ferme par erreur, alors que c’est exclusivement du sursis qui a été prononcé, ainsi qu’une interdiction de paraître dans le quartier et de gérer un commerce), cette décision de justice constitue un signal fort dans la lutte contre les réseaux de blanchiment et de narcotrafic, mais également, une reconnaissance des efforts entrepris par la municipalité dans la lutte contre ce fléau ».

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Michaël Delafosse prévient que, « avec le préfet de l’Hérault, de manière coordonnée, nous agissons contre ces commerces qui pourrissent la vie des gens. Je tiens également à remercier nos forces de police municipale et nationale, dont le travail a été exemplaire. La loi sur les ouvertures commerciales dans nos villes doit changer. En attendant, en novembre, nous franchirons à Montpellier une étape supplémentaire dans la lutte contre ce fléau. »

Métropolitain a voulu en savoir plus sur « cette nouvelle étape qui va être franchie dans trois mois ». Il n’y aura rien de très spectaculaire semble-t-il, mais il s’agira de poursuivre le travail engagé par le préfet et les services de police en étendant les opérations renforcées, avec notamment une compagnie de CRS spécialisée dans d’autres quartiers de Montpellier gangrénés par ces trafics. Une montée en pression donc, à moins que cette étape supplémentaire beaucoup plus spectaculaire soit entourée pour l’heure du secret. On sera fixé en novembre, à quatre mois des élections municipales.

Une parade pour gérer

D’ici là, à propos du jugement rendu le 13 août par le tribunal correctionnel de Montpellier sur les trafiquants de la cité Saint-Martin, ces derniers ont un délai de dix jours pour interjeter appel, ce qui suspend les conda mnations infligées, mais selon une source policière qui préfère rester anonyme, « en cas de confirmation des peines sur le volet des interdictions de gérer les épiceries, une parade toute simple leur permettra de rester ouverte, par exemple en plaçant comme gérant un membre de leur famille ou les mettre au nom d’une personne, tous ayant un casier judiciaire vierge bien entendu ».

Jusqu’à la notification du jugement de première instance du tribunal correctionnel par un commissaire de justice, et si de plus il a été frappé d’appel, ces épiciers peuvent continuer à travailler en toute légalité.

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