Perchées sur le Cap de Nice, nichées sur les hauteurs de Cannes ou au cœur d’une pinède à Antibes ou Vallauris, certaines villas témoignent du passé feutré de la Côte d’Azur. Dans les Alpes-Maritimes, terre d’inspiration des peintres, écrivains et icônes de la chanson, ces cinq demeures de caractère, chargées d’histoire, attendent leur nouveau propriétaire.
La Carrière de Charles Trenet, à Antibes
L’atypique villa aux allures de paquebot est à nouveau en vente. Entièrement rénovée, elle est proposée par l’agence Architecture de collection à 6,6 millions d’euros. En 1938, le « fou chantant », alors âgé de 25 ans, avait acquis ce terrain chemin de Saint-Mayme et dessiné lui-même les plans de la maison.
Il l’a baptisée La Carrière en référence à la sienne, alors en pleine ascension. De style Art déco, décorée par son ami Jean Cocteau, elle est répartie sur quatre niveaux, pour une surface habitable de 347m², au sein d’un terrain arboré de 5.580m², avec piscine longue de 20mètres, maison de gardien et petit amphithéâtre.
La cuisine, dont les murs et l’îlot central sont habillés de lambris vernis, évoque la cabine d’un bateau. Un portrait de Trenet, réalisé par Cocteau, subsiste sur une baie vitrée séparant le séjour de la cuisine.
Après la mort de l’interprète de Y a d’la joie, en 2001, la maison a alimenté une longue saga judiciaire. Léguée au compagnon et secrétaire particulier de l’artiste, Georges El Assidi, dans l’impossibilité de payer les droits de succession, La Carrière avait été mise aux enchères en 2011 mais n’avait pas trouvé preneur.
Elle avait finalement été saisie par la banque et revendue.
La villa de James Bond, à Nice
Roc fleuri, ancienne villa de Sean Connery, au Cap de Nice. Photo Lafage Century 21 Transactions..
Cette demeure aux lignes Belle Epoque, aux balustrades de marbre, aux jardins en terrasse, connue sous le nom de Roc Fleuri, revient sur le marché, mais pas à n’importe quel prix. Il faut désormais compter 23,5 millions d’euros pour prétendre succéder à Sean Connery, l’inoubliable agent 007, qui l’a occupée durant les années 1970 et 1980.
Construite dans la seconde moitié du XIXe siècle par un colonel britannique, repensée en 1928 par l’architecte niçois Jean Ferraud, la propriété se distingue par son ascenseur en acajou, sa piscine intérieure et sa vue imprenable sur la Grande bleue.
Une villa de 1.000m², dans lequel le comédien écossais aimait se retirer avec son épouse Micheline Roquebrune. Depuis la mort de Connery, en 2000, la maison a connu plusieurs propriétaires prestigieux: un magnat norvégien de l’informatique, l’actrice italienne Edwige Fenech, puis un investisseur britannique.
Une offre a été déposée, informe Benjamin Mondou, le patron de l’agence Lafage Century 21 Transactions, chargée de la commercialiser.
La Gatounière, refuge de Simeon et Edith Piaf à Mougins
A Mougins, la Gatounière a été le refuge de l’écrivain George Simeon puis d’Edith Piaf. Photo Sotheby’s international Realty.
Elégante villa provençale aux tuiles ocre, aujourd’hui proposée à la vente par Sotheby’s pour 2,99 millions d’euros, La Gatounière, à proximité du vieux village de Mougins, a tour à tour été le refuge de Georges Simenon et d’Édith Piaf.
Construite dans les années 1950, la demeure, nichée au cœur d’un vaste terrain paysager, avec piscine, compte douze pièces, pour une superficie de 365m², à rénover. Elle a d’abord accueilli le célèbre romancier belge.
Lassé de l’Amérique, Simenon y a déposé ses valises en 1955. Il y a écrit plusieurs romans, dont Maigret tend un piège et La Boule noire. En 1963, c’est Édith Piaf qui s’est installée dans cette maison, avec son dernier époux Théo Sarapo. Affaiblie par la maladie, la chanteuse y avait trouvé un cadre apaisant pour quelques mois avant son décès à Grasse le 10 octobre de la même année.
« Ce bien attire particulièrement la clientèle américaine. Edith Piaf est vue comme une vraie légende outre Atlantique, surtout depuis la sortie du film A Star is born, avec Lady Gaga », rapporte Jérémy Amar, chargé de trouver le prochain acquéreur.
A Grasse, La Rivolte de l’écrivain russe Ivan Bounine
La Rivolte, villa Belle Epoque à Grasse, où l’écrivain russe Ivan Bounine s’était établi en 1923 après avoir fui la révolution. Photo Sothby’s international Realty.
« Oui je vis au Paradis », écrivait Ivan Bounine en contemplant la mer depuis sa maison de Grasse. Né en 1870 à Voronej, en Russie, d’une famille noble et pauvre, Ivan Bounine, avait fui la révolution et trouvé refuge à Paris, en 1920, puis à Grasse, en 1923.
Il s’était établi à la villa Mont-Fleuri, rebaptisée plus tard La Rivolte. En 1933, son œuvre La Vie d’Arseniev, écrite dans la cité des parfums, dans laquelle de nombreux passages décrivent le paysage grassois, est récompensée par le prix Nobel de littérature.
La propriété de style Belle Epoque, construite en 1893, compte quatorze pièces pour 337m². A l’extérieur, la piscine de 12,5mètres côtoie un sauna et un terrain de pétanque. Mise à prix par Sotheby’s à 3,4 millions d’euros.
La villa de Petula Clark à Vallauris
La villa de Petula Clarck à Vallauris. Photo Sotheby’s international Realty.
A Vallauris, au cœur du quartier des Brusquets, sur un terrain de 6.000m², au fond d’un chemin privé, la bâtisse, agrémentée d’une tour, a accueilli les vacances en famille de Petula Clark.
La chanteuse britannique au succès planétaire, aujourd’hui âgée de 92 ans, l’a investie dans les années 1960, alors qu’elle enchaînait les tournées internationales et les succès planétaires (Downtown, This is My Song, I Know a Place).
La demeure de 250m², qui compte un salon cathédrale avec cheminée, une cuisine provençale, quatre chambres avec salles de bains, dont une avec accès dans la tour, et un appartement séparé en rez-de-jardin, est proposée par Sotheby’s pour 1,79 million d’euros.
Un jardin en restanques, une majestueuse pinède, un potager, une bambouseraie, un terrain de pétanque et une piscine à débordement complètent le tableau.