Par
Lou Batteux
Publié le
19 août 2025 à 14h24
Depuis le début de l’année 2025, 22 journées de fortes chaleurs ont été recensées à Rennes par Météo Bretagne. C’est autant qu’à l’été 1976, marqué par une canicule intense et longue qui a conduit à une sécheresse dans l’ensemble du pays.
La forte chaleur est atteinte quand les températures égalent ou dépassent 30 °C. Cette année, c’est environ 2,5 fois plus que la moyenne sur la période 1991 – 2020.
Des après-midi d’été à 25 °C
Entre 1991 et 2020, en effet, on a enregistré en moyenne 8,9 journées de fortes chaleurs par an. « Les fortes chaleurs ne sont pas souvent atteintes au nord de la France », explique Sébastien Decaux, météorologue à Météo Bretagne.
À Rennes, la température moyenne des après-midi d’été est de 25 °C. Cet été, l’Ille-et-Vilaine a d’ailleurs été placée en vigilance canicule à plusieurs reprises.
Rennes : ville la plus chaude de Bretagne ?
Ces fortes chaleurs s’observent généralement à partir du mois de mai et peuvent durer jusqu’à fin septembre dans la région. En 2025, Météo Bretagne a pu observer une journée de fortes chaleurs en mai, neuf en juin, six en juillet et également six en août… « pour l’instant ».
Aux côtés de Redon et de La Guerche-de-Bretagne, Rennes fait partie des villes bretonnes qui ont subi le plus de journées de fortes chaleurs :
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C’est parce qu’elles sont davantage situées dans l’arrière-pays. Cette année, aucune journée de fortes chaleurs n’a été relevée à Ouessant par exemple.
Sébastien Decaux
Météorologue
La faute au réchauffement climatique ?
Ces épisodes de hausses marquées des températures sont « de plus en plus souvent atteints avec le temps », selon le météorologue.
Les chaleurs deviennent plus intenses et les périodes de fortes chaleurs s’étalent (et s’étaleront) de plus en plus dans le temps.
Sébastien Decaux
Météorologue à Météo Bretagne
Alors cela s’explique-t-il par le réchauffement climatique ? Ce dernier y joue pour quelque chose, « c’est une évidence », pointe Sébastien Decaux. Mais « il n’y a pas que ça ». Masses d’air chaud, présence de nuages… La « conjoncture météorologique » est aussi à prendre en compte.
Celle-ci est principalement gouvernée par la présence et la position d’un anticyclone. Cette « zone de haute pression atmosphérique » repousse le vent et les nuages et fait descendre une masse d’air chaud à la surface de la Terre. Cela favorise donc l’ensoleillement et le beau temps.
Quelles conséquences ?
À terme, quelles seront donc les conséquences de cette variabilité du climat en Bretagne ? « La carte de nos cultures pourrait être modifiée », note Sébastien Decaux.
Ce dernier relève d’ailleurs que « les vignes poussent déjà dans certains secteurs bretons, comme à Saint-Suliac ». À cela s’ajoute l’irrégularité croissante dans les régimes de précipitations qu’il « faut gérer ».
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