Alors qu’ils patientaient dans la file d’attente d’une station de lavage de l’avenue de la Californie, à Nice, ce 14 juin en soirée, des automobilistes ont assisté à une scène d’une violence inouïe.

Un individu, armé d’une machette, s’est précipité sur un homme et l’a grièvement blessé au bras avant d’abattre une nouvelle fois son arme dans le bas du dos de sa victime. Interpellé dans la nuit à la gare de Cagnes-sur-Mer par la brigade anticriminalité, Badre Sghaier a comparu ce mardi devant le tribunal correctionnel de Nice.

« Interrogée, la victime indique que vous aviez un différend autour d’un appartement mis à la disposition d’un cousin et que vous lui avez donné rendez-vous à la station de lavage pour régler le problème », résume la présidente Marion Menot en lisant les déclarations de la partie civile, absente à l’audience.

« C’était un objet décoratif »

« Cette histoire d’appartement, c’est faux!, dément Badre Sghaier, depuis le box des détenus. Cet homme est dangereux. Il m’a volé un bateau pneumatique, prend du crack. C’est lui qui m’a téléphoné pour me donner rendez-vous à proximité de chez moi. J’ai eu peur qu’il monte. J’étais avec mes deux enfants de 2 et 4 ans, alors, avant de descendre, j’ai pris une machette. C’était un objet décoratif ».

« Vous l’avez quand même gravement blessé avec. Le médecin légiste décrit une plaie profonde avec atteinte nerveuse et musculaire à l’avant-bras droit et une plaie superficielle à la fesse droite avec ITT de deux mois et demi minimum », reprend la présidente.

« Je ne peux pas tolérer des violences avec arme de cette nature sur la voie publique. Que se passerait-il si tout le monde se faisait justice soi-même? », s’agace la procureure Julie André qui requiert 30 mois de prison, tenant compte des trois condamnations inscrites au casier judiciaire du prévenu, notamment pour violences.

« Il a agité son arme, mis des coups en l’air pour éloigner la partie civile avant de l’atteindre », plaide en défense Me Anne-Cécile Noël.

Le père de famille, monteur d’échafaudage à Monaco, est condamné à 2 ans de prison, avec interdiction de porter une arme pendant 5 ans et d’entrer en contact avec la partie civile pendant 3 ans.