Illustratrice et plasticienne strasbourgeoise, Okograph nous immerge dans un monde graphique en noir et blanc où le regard constitue son emblème. Soucieuse du détail, elle dessine à l’encre sur papier, crée des effets visuels et aime mettre en volume ses idées. L’univers qu’elle compose donne à voir des fragments de vie, entre faune et flore, où l’œil y est représenté sous toutes ses formes. Partons à la découverte de son univers singulier et ensorcelant…

« J’imagine, je crée, je bricole depuis toute petite. » C’est ainsi qu’Ophélie, jeune illustratrice de 34 ans, se présente à nous au coeur de l’Orangerie, lieu symbolique pour cette amoureuse de la nature.

Okograph © Alice Kawaciw / Pokaa

Titulaire d’un master de recherche en arts plastiques obtenu en 2015 à la fac de Strasbourg, faire profiter le grand public de son art s’est présenté comme une évidence. Si Ophélie a découvert toute une palette de pratiques artistiques lors de ses études, c’est vers l’illustration, « principalement à l’encre de Chine », que s’est tournée cette artiste.

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1. 2. © Okograph / Documents remis ; 3. © Alice Kawaciw / Pokaa

L’œil comme fil rouge

Son pseudo, Okograph, n’a pas été choisi par hasard. De ses origines salves, elle a puisé le terme oko – oeil en polonais et thème principal de ses oeuvres – auquel elle a ajouté « graph » pour faire une référence au graphisme. Le tout pour donner un « nom non genré où tout le monde peut se retrouver ».

Car dans chacune de ses œuvres, vous pourrez en effet retrouver un œil, synonyme d’ouverture sur le monde entre onirisme et curiosité naturaliste. « J’aime associer l’univers du rêve à l’observation de la faune et de la flore. Le globe oculaire donne l’impression d’être vu en renforçant l’expérience visuelle : il guide la lecture de l’œuvre. »

Ne cherchez pas de paupières ou de cils, ici le regard est mis à nu et évoque l’un de nos cinq sens, devenu plus qu’essentiel à l’ère des écrans. Il arrive toutefois que le globe oculaire ne soit pas directement représenté. « Je suggère alors un format rond ou ovale dans l’œuvre », précise-t-elle.

Pour Ophélie, il s’agit d’être témoin d’un environnement ou d’une situation, mais aussi de la symbolique de l’œil comme le reflet de l’âme, la représentation de la personnalité d’une personne. « Devant l’œuvre, chaque visiteur peut s’identifier à cet œil lambda, observer à travers lui et se mettre à sa place. »

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© Okograph / Documents remis

Ainsi, un œil orné de bois de cerf, de plumes ou de tentacules est une invitation à se mettre à la place d’un élément du vivant, faune ou flore, et à y porter son propre regard. « L’œil est alors un symbole de la perception et de l’esthésie humaine, il mène à voir clair, à la lucidité et permet de se projeter », ajoute-t-elle, convaincue.

À travers ses dessins et la présence de l’œil, vous vous poserez une question : « Qui regarde qui ? »

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© Okograph / Documents remis

Un monde en noir et blanc propice aux plus beaux tatouages

Avec Okograph, oubliez Le Rouge et le Noir de Stendhal. Ici, ce sera le noir et blanc, avec pour outils le stylo-feutre et l’encre de Chine, particulièrement adaptée pour ses collaborations avec des tatoueurs/ses.

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© Okograph / Documents remis

L’illustration, c’est un art dont Ophélie partage avec nous certaines techniques, notamment quand il s’agit de donner du relief à ses œuvres au moyen d’un papier adapté (holographique ou feuille d’or), ou encore la sculpture, mêlant matériaux naturels et transformés.

Mais aussi la technique de découpe « plan par plan », en détourant des éléments de ses dessins pour les placer à différentes profondeurs dans un cadre à l’image des livres pop-up, afin d’ajouter une dimension spatiale et narrative.

Cette talentueuse artiste autoédite ses créations grâce à la sérigraphie, apprise en autodidacte, lui permettant d’apposer sa patte sur du textile, du bois ou du papier. Cette diversité de supports lui ouvre de nombreuses possibilités de partenariats.

Outre les tatoueurs/ses – Marie Chester, Lux in Tenebris, SEB Ace Tattoo – qui apprécient son travail pointilleux qui se prête à merveille à l’art du tatouage, Ophélie a également travaillé avec SlideBox. Sa patte graphique a ainsi été imprimée sur 30 skateboards dans une série limitée exposée au NL Contest 2019.

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© Okograph / Documents remis

Des réalisations personnalisées, au style graphique singulier

Si vous avez peur que les yeux vous portent l’œil, Okograph effectue également des créations sur mesure, avec la thématique de votre choix. Ophélie propose toute sorte de réalisations : sculptures, portraits de vos petits compagnons ou de vos proches…

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© Okograph / Documents remis

Pour se faire une idée, rien de mieux que les expositions, lieux de contemplation, de rencontre et de partage, chers à Ophélie. « J’invite à une expérience sensorielle propre à chaque visiteur » : utilisation de cadres illustrés en 3D, détails dorés et holographiques pour multiplier les effets visuels selon le placement du spectateur ou de la spectatrice… « Le but est de percevoir les œuvres différemment selon les angles de vue et la luminosité », précise-t-elle.

Certains cadres font également office de trompe-l’œil, avec un dessin, animé, parmi d’autres statiques… grâce à un écran camouflé qui affiche une animation vidéo : une véritable expérience à vivre aux confins de la magie !

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© Okograph / Documents remis

Pour découvrir ce travail d’orfèvre, Okograph vous donne rendez-vous les 6 et 7 septembre à Colmar dans le cadre du Tattoo Fascht, du 10 au 14 septembre à l’espace Made in Alsace de la Foire européenne de Strasbourg, les 20 et 21 septembre au festival Étrange-Grande à Hettange-Grande, ainsi que les 25 et 26 octobre à la Horror convention de Verdun.

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© Okograph / Documents remis

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