Les règles de vente d’alcool aux abords de la Beaujoire se sont durcies à l’occasion de la première journée de Ligue 1, ce dimanche 17 août 2025, crispant commerçants et supporters.
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Devant les commerces ambulants installés sur le parvis du stade, des affiches annoncent la couleur. « Désormais, nous ne pouvons plus vous vendre de l’alcool si celui-ci n’est pas accompagné de sandwichs », informent les écriteaux, face à des supporters parfois circonspects.
« Ils ne comprennent pas. Ça fait 40 ans qu’ils viennent, qu’ils boivent une bière sans manger, et du jour au lendemain on doit leur expliquer que ce n’est plus possible », souffle Youssef Jnah, président de l’association des commerçants de La Beaujoire. « Ça crée de la frustration et de l’incompréhension… ».
À l’occasion de la première journée de la saison 2025/26, ce dimanche 17 août, les commerçants ont testé l’application de ces nouvelles règles, annoncée au milieu de l’été.
Il s’agit en fait d’un durcissement d’une mesure déjà existante. Les licences dont disposent ces établissements ne permettent en effet de servir de l’alcool qu’à condition qu’il soit accompagné d’un repas complet. « Ça veut dire sandwich et frites », précise le commerçant.
Jusqu’ici la tolérance restait néanmoins de vigueur. Mais la mairie a décidé d’y mettre un stop explique Youssef Jnah. « On nous a dit que maintenant, ça allait être tolérance zéro ».
La décision s’accompagne aussi d’une interdiction de vendre nourriture et boissons trente minutes avant le coup d’envoi et quinze minutes après, ce qui achève d’inquiéter le commerçant.
« Quand vous avez une centaine de personnes qui attend et que vous annoncez que vous ne servez plus, ça crée un effet de meute. Les gens essaient de passer avant tout le monde. Ce ne sont pas de bonnes conditions de travail ! »
Les crispations viennent aussi de la comparaison avec les conditions de ventes dans l’enceinte du stade. Le président fustige notamment la décision d’installer des distributeurs à bière, en libre-service. « Vous mettez votre carte bancaire, vous avez une bière qui sort. Ça veut dire que tout ce qu’on nous interdit dehors, ils le multiplient à l’intérieur ».
Nous, on nous dit tolérance zéro mais de l’autre côté c’est open bar. Ils font ce qu’ils veulent.
Youssef Jnah
président de l’association des commerçants de La Beaujoire
La loi Evin interdit pourtant la vente d’alcool à l’intérieur d’une enceinte sportive, sauf dérogations accordées par la mairie. Il accuse la municipalité de favoriser les prestataires du stade, au détriment de leurs commerces. « Il y a une dizaine d’années, on était 27 entreprises. Maintenant on est plus que 13. Et ce week-end, trois ne sont pas venus ».
D’autres ont choisi de fermer la buvette, ce que Youssef Jnah envisage également. « C’est ingérable pour mes employés comme mes clients. Donc c’est clair et net. Si on n’arrive pas à trouver de solution, je supprime le bar et puis terminé ». Pour lui, cela signifierait aussi cinq salariés de moins, une quarantaine de fûts en moins pour le brasseur, des métrages en moins pour le droit de place… « C’est toute une économie ! »
Les commerçants ne sont pas les seuls à fustiger le durcissent des mesures. Dans un communiqué, neuf associations de supporters des Canaries annoncent craindre la destruction du charme et de l’âme caractéristique du stade.
« Les commerçants qui animent le parvis font partie intégrante de son identité », précisent-ils. « Qu’elle soit motivée par des raisons commerciales, légales ou sécuritaires, cette nouvelle règle porte atteinte à la convivialité du stade ».
Communiqué du Collectif Supporters Nantais en date du 16/08/2025 pic.twitter.com/4AHy2qX7ru
— Collectif Supporters Nantais (@SuppsFcn) August 16, 2025
Les supporters réclament des « éclaircissements publics » et surtout que les vendeurs puissent continuer leurs activités, « comme ils le font depuis plus de 30 ans ».
« C’est dommage parce qu’on nous supprime le côté convivial », regrette Youssef Jnah. « C’était un moment pour voir les collègues, pour refaire le monde ou le match. Ce sont des moments qui unissent… ».
Mais le commerçant espère surtout que la situation s’apaise. « Ce n’est un plaisir pour personne. Ni pour moi, ni pour nos supporters, ni pour nos adhérents ». Il a rendez-vous le 9 septembre à la Mairie pour discuter du problème et essayer de trouver des solutions. Contactée, la municipalité de Nantes ne nous a pas répondu pour le moment.
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