Roulez jeunesse ! À 18 ans, 6 mois et 19 jours, Andrea Kimi Antonelli est devenu, le 16 mars dernier à Melbourne, le troisième plus jeune pilote de l’histoire de la Formule 1 à prendre le départ d’un Grand Prix. Passé de la FRECA à la catégorie reine du sport automobile en moins d’une année et demie, le natif de Bologne a été biberonné par le programme de développement des jeunes pilotes de Mercedes, chapeauté par le français Gwen Lagrue, depuis ses premières saisons en karting. Un cocon que l’écurie de Brackley entretient même après qu’il ait atteint la Formule 1.

« Je me sens très chanceux car, même si je fais partie d’une équipe du haut de tableau, je peux apprendre sans trop de pression, sans ressentir l’exigence d’être en permanence au meilleur de ma forme et de remporter toutes les courses, s’en rassure Andrea Kimi Antonelli. Bien sûr, mon état d’esprit, mes ambitions et celles de l’équipe sont de gagner à chaque fois. Quand nous entrons en piste, l’objectif est de gagner. »

« Je suis le premier à être déçu de moi-même lorsque je sais que je ne suis pas à la hauteur, mais lorsque je fais des erreurs, l’équipe me soutient toujours énormément. Cela me permet de surmonter mon erreur et d’être meilleur la fois suivante, détaille Andrea Kimi Antonelli. [Le soutien de Mercedes a été] extrêmement important, non seulement de la part de Toto [Wolff], mais aussi de toute l’équipe. Je suis entouré de personnes formidables, qui veulent le meilleur pour moi. Elles ont toujours essayé de me protéger et je n’ai jamais ressenti de pression de la part de l’équipe. »

« Je pense que ça vient plus de moi, que je m’inflige à moi-même cette douleur »

Si la pression n’est logiquement jamais vraiment absente en Formule 1, sa provenance pourrait en surprendre plus d’un. L’Italien estime en effet être son premier détracteur, plus exigent envers lui-même que n’importe qui d’autre. On a pu le constater lors de sa première participation à une séance officielle en F1 en 2024 à Monza, où l’Italien s’était encastré dans le virage de la parabolique, devant son public, avant même d’avoir pu boucler un tour lancé. Cette saison, il aura fallu attendre la quatorzième manche du championnat, la septième en Europe, pour le voir inscrire ses premiers points en F1 sur le vieux continent.

« Je pense que c’était plus la pression que je me mettais à moi-même que celle venant de l’équipe ou autre, car l’équipe a toujours, évidemment, dans certaines occasions, exercé une certaine pression, mais c’est bien, tempère Andrea Kimi Antonelli. La plupart du temps, ils ont toujours été gentils, car ils m’ont toujours laissé de l’espace et ont toujours compris ma situation. Parfois, ils ont essayé de me pousser, mais c’est bien, et en tant que pilote, c’est nécessaire. Évidemment, puisque que je pilote pour une écurie de haut rang, surtout lorsqu’elle performe, l’équipe commence à attendre de meilleurs résultats. »

N’ayant pour l’instant officialisé aucune prolongation avant le retour de la trêve estivale à Zandvoort, le 31 août prochain, Mercedes devrait conserver son duo de pilote pour la nouvelle réglementation 2026, alignant donc Andrea Kimi Antonelli aux côtés de George Russell, qui empilerait pour une cinquième saison avec l’écurie de Brackley. Le choix de la continuité, et surtout de la pérennité, pour peut-être permettre au natif de Bologne d’améliorer son maigre bilan face à son coéquipier, qu’il rendrait presque vétéran : 13-1 en qualifications et 14-0 en Grands Prix…

« Je n’ai jamais ressenti la moindre pression de la part de Mercedes. Jusqu’à maintenant, ils font de leur mieux pour me mettre dans les meilleurs conditions. Je pense que ça vient plus de moi, que je m’inflige à moi-même cette douleur, simplement en me mettant trop de pression, s’introspecte Andrea Kimi Antonelli. Je suis parfaitement au courant de ça, en plus des rumeurs etc. Je parviens à isoler ce brouhaha grâce au soutien de l’équipe, qui a toujours été claire et transparente sur ce qu’ils désiraient et attendaient de moi. Ça m’aide énormément dans ce genre de situations. »

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