Un exemple de solidarité face à la grande précarité. Près de Rennes, des migrants, pour la plupart demandeurs d’asile, ont décidé en février dernier de monter un collectif agricole autonome. Ils cultivent des légumes sur la commune de Melesse, en Ille-et-Vilaine. Un hectare de récoltes destinées à nourrir gratuitement les personnes vulnérables de l’agglomération rennaise. Tous les jours, ces 15 personnes font plus d’une heure de trajet, dont 45 minutes de marche pour rejoindre le lieu de maraîchage.
Dès 8 h du matin, ils sont là, pelles et pioches en main. Ils désherbent, plantent et récoltent des tomates bien rouges, des aubergines ou encore des fraises. « On paille comme ça », montre une agricultrice. Sur ce demi hectare qu’une agricultrice leur prête, tout semble pousser en abondance. « Vous voyez le résultat ! »
« Ça me fait du bien »
Le message est clair, pour M’Pemba venue du Congo, même sans titre de séjour, on sait travailler la terre avec passion. « Moi, je vis au campement, c’est pourquoi je préfère mieux être ici aux champs. Je travaille, ça me fait du bien », explique-t-elle. Juste à côté d’elle, Justine, Ivoirienne, salue le travail accompli : « Ah on dit ‘ouf’ ! On ne s’attendait pas parce qu’on ne maîtrise pas trop le climat d’ici. On y est quand même arrivés. »
Tous ces légumes et ces fruits garantis sans pesticides ne seront pas vendus, mais donnés aux Restos du cœur, cette même association qui les aide aujourd’hui à vivre. Se soutenir dans la précarité, Kassiry s’en réjouit : « On me donne à manger, donc si moi je le fais aussi en retour, je dois être content. » Il était agriculteur en Côte d’Ivoire avant d’arriver ici. « Faire de l’agriculture a pu aider aussi des personnes venues comme moi. Ça me fait vraiment plaisir. En tout cas, c’est ça qui m’encourage. Et même celui-là, je suis très fier. C’est mieux que de rester sans rien faire », conclut Kassiry. Les plants et les graines utilisés sont achetés avec leurs maigres allocations versées par l’Office français de l’immigration.