Le 31 août, c’en sera fini des « Rouges ». La coopérative d’autopartage Citiz l’a annoncé par mail à l’ensemble de ses inscrits au début de l’été. Cette location dite « de dépose-libre » – sans station ni réservation, ni même heure de fin – n’a pas trouvé son modèle économique.
Son « usage reste très ponctuel », écrit-elle le 3 juillet, chiffres à l’appui. « En 2024, la majorité de son millier d’utilisateurs y ont recouru moins de trois fois dans l’année » et « sur plus de 12 000 automobilistes Citiz de l’Eurométropole, seules 150 personnes la prennent une fois par mois », confirme ce 19 août le directeur général Citiz Grand Est, Jean-François Virot-Daub. Ce phénomène n’est pas nouveau, « l’équilibre [financier] a toujours été fragile » et « les réservations baissent de manière continue depuis la mi-2023 ».
Un report vers l’offre en station et d’autres modes de transports plus rapides
Plusieurs raisons à cela, explique Jean-François Virot-Daub : « Un report vers l’offre en station [les « Vertes »] suite à « l’ouverture de 40 emplacements en 2023 et 2025 », mais aussi vers « des alternatives plus rapides comme le vélo, le tram ou le bus » avec « la réduction des places de stationnement et de nombreux travaux [au centre de Strasbourg] ».
L’Eurométropole ne vivrait qu’un phénomène global, observé par ailleurs « en Europe et en France » : la demande pour le système de dépose-libre s’est « effondrée », et « trois des six » coopératives (sur seize) du réseau national Citiz qui le proposaient l’ont déjà « cessé depuis 2021 ».
« Moins de 50 personnes se sont déclarées réellement impactées » par son arrêt potentiel dans l’EMS, a révélé une enquête qualitative. Bref, « le service de la boucle [aller-retour à une station attitrée] est devenu plus intéressant », résume le responsable de la structure régionale. D’ici la fin du mois, si elles ne rejoignent pas le marché de l’occasion, la dizaine de Smart restantes deviendront ainsi « Vertes ».
Ce parc (*) augmentera d’« une vingtaine de voitures d’ici l’automne, à Strasbourg et dans d’autres communes métropolitaines, que ce soit pour étoffer des stations existantes ou en créer de nouvelles », annonce Jean-François Virot-Daub. L’offre continuera d’augmenter l’année prochaine. En attendant, onze zones Flex (**) vont être ouvertes, dotées chacune d’un véhicule, dans huit quartiers de Strasbourg (***) et à Schiltigheim.
* Actuellement, il compte 300 « Vertes » réparties dans 200 stations, et ce dans 13 des 33 communes de l’EMS. ** Stations souples, constituées non d’une borne et d’une ou plusieurs places de stationnement dédiées, mais d’un périmètre de récupération/dépose. Utilisées pour « challenger la demande » et/ou en cas de travaux. *** Cronenbourg, La Robertsau, Orangerie, Vauban, Neudorf, Neustadt, Gare, Marché-Gare.
« Free floating » : une première nationale
Dénommés et siglés « Yea! » jusqu’en 2022, ces petits véhicules rouges (et noirs) peuvent (pouvaient) être empruntés et déposés n’importe où, ou presque, sur un emplacement légal et dans un périmètre défini.
Il y a dix ans , avant d’être étendu aux parkings-relais en 2016, puis à l’ouest et au nord de Strasbourg ainsi qu’à Schiltigheim et Bischheim en 2017 et 2018 , ce périmètre comprenait quelque neuf quartiers strasbourgeois pour 30 Smart. Au plus fort de son succès , entre 2018 et 2021, la flotte avait doublé.
Le lancement de ce service de « free floating » – ou « car-sharing en one way » – fut, en mai 2015, une première nationale.