Le Petit Kaboul est décidément un point noir de la capitale où se côtoient misère, trafics et violences. Deux ressortissants Afghans, âgés de 24 et 29 ans, ont été mis en examen, ce dimanche à Paris, pour « assassinat en réunion », avant d’être incarcérés. Ils sont soupçonnés d’avoir poignardé à mort un Soudanais de 28 ans lors d’une bagarre opposant les deux groupes, dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 août, dans le XVIIIe arrondissement.

Il n’est pas tout à fait minuit cette nuit-là, quand une violente rixe éclate entre migrants de nationalités différentes sur la place de la Chapelle. Des témoins racontent qu’un homme est poursuivi par trois autres. Ils voient le trio lui asséner des coups de bâton à la tête et sur le dos. La victime, qui se prénomme Bachir, s’effondre sur le trottoir et ses agresseurs prennent la fuite.

Un coup de couteau à proximité du cœur

Les secours arrivent rapidement sur les lieux, mais il est trop tard. Le médecin du Samu confirme le décès à 00h30. Le corps du jeune homme est conduit à l’institut médico-légal de Paris pour y subir une autopsie. L’examen révèle qu’il a été tué d’un coup de couteau porté dans la région du cœur.

Entre-temps, et grâce aux signalements fournis par un témoin, deux des trois agresseurs présumés sont rapidement interpellés à l’hôpital Lariboisière, où ils s’étaient présentés pour se faire soigner des blessures aux mains. « Des morceaux de palette portant des traces de sang sont découverts sur les lieux », note une source proche de l’affaire. Ils sont placés en garde à vue, au cours de la nuit, dans les locaux du deuxième district de police judiciaire.

[4/4] Cécile Vallin, les secrets d’une disparition

Crime story raconte chaque semaine les grandes affaires criminelles.

ÉcouterLégitime défense ?

Lors de leurs auditions, les deux suspects adoptent des positions différentes. Le premier garde le silence, et le second assure qu’il a réagi en état de légitime défense. « Il raconte que la victime avait tenté de lui voler son téléphone portable tout en l’attaquant avec un couteau, ajoute une source proche du dossier, ce qui explique ses blessures aux mains. Il se serait défendu en donnant des coups avec une planche trouvée par terre. »

Ces deux hommes sont en situation régulière sur le territoire national. L’un d’eux est sans papiers et sans domicile fixe. Le second se dit entrepreneur dans le bâtiment et vit dans un logement d’hébergement social, à Créteil (Val-de-Marne). La suite de l’instruction doit déterminer les circonstances exactes de ce drame et établir les responsabilités des différents protagonistes.