Par

Enzo Legros

Publié le

20 août 2025 à 6h42

Dans de nombreux parcs et zones végétalisées de Toulouse, les pas des habitants en balade s’accompagnent d’un craquement indiscret en ce mois d’août 2025. Sous leurs pieds, des feuilles mortes assoiffées ornent le sol, laissant pour horizon un paysage typique de l’automne. Ce cadre serait on ne peut plus banal s’il n’avait pas fait son apparition au beau milieu de l’été, à la conclusion d’un épisode caniculaire historique long d’une dizaine de jours à Toulouse. En plein mois d’août, il s’agit bien d’un phénomène causé par la sécheresse.

Les 14 000 platanes de Toulouse sont les plus touchés

Peu de Toulousains l’ont loupé, de très nombreux arbres ont enduré la canicule et se retrouvent complètement démunis de leur feuillage. Les plus observateurs ont même remarqué qu’une essence d’arbre est particulièrement victime de la sécheresse à Toulouse : le platane. Sensible au stress hydrique, autrement dit au manque d’eau, cet arbre est l’un des principaux responsables du changement de couleur des espaces verts de la ville.

Il s’agit (de loin) de l’essence la plus présente à Toulouse, avec 14 000 platanes plantés dans la commune. Alors lorsque la sécheresse a frappé la Ville rose, nombre d’entre eux ont été touchés et le constat ne peut être que flagrant désormais. « C’est vrai que cela se voit beaucoup », confirme Clément Riquet, élu en charge de la biodiversité à la mairie de Toulouse.

Des feuilles mortes comme à l'automne... en plein été. La canicule a laissé des traces dans les espaces verts de Toulouse.
Des feuilles mortes comme à l’automne… en plein été. La canicule a laissé des traces dans les espaces verts de Toulouse. (©actu Toulouse/Enzo Legros)« Rien d’inquiétant » d’après la mairie

Même si les apparences sont impressionnantes, Clément Riquet se veut néanmoins rassurant. « Il n’y a rien de vraiment inquiétant », estime-t-il, même s’il observe que le phénomène intervient « plus tôt » que lors des dernières années caniculaires.

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Il ajoute que toutes les chutes de feuilles ne sont pas forcément causées par la canicule. « D’autres arbres souffrent en raison de champignons », explique l’élu.

Les agents de la municipalité « sont à l’œuvre » pour dégager certaines zones extrêmement touchées, comme des pistes cyclables. Pour l’heure, la mairie confie ne pas avoir de certitudes sur les impacts à long terme de cette chute précoce.

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Les îlots de fraîcheur affaiblis ?

Qui dit moins de feuilles dit moins de rafraîchissement. En effet, elles dégagent de l’air frais lors de la « transpiration végétale », une étape de la photosynthèse.

Les arbres sont aussi connus pour former les « poumons verts » des villes, puisqu’ils transforment à l’aide de leurs feuilles du CO2 en dioxygène lors de la photosynthèse. Mais la qualité des îlots de fraîcheur en été est-elle directement impactée lors des sécheresses ?

D’après Clément Riquet, il n’y a pas de quoi s’affoler. « Le plus gros de la chute intervient quand même à l’automne, il n’y a pas d’impact sur l’ombrage pendant l’été », argumente-t-il.

Un phénomène qui devrait se répéter

Pour ce qui est de l’avenir, la municipalité indique choisir les essences des nouveaux espaces végétalisés en fonction de leur résistance aux fortes chaleurs. « On plante de moins en moins de platanes », illustre le responsable des espaces verts. À l’inverse, des arbres comme les micocouliers de Provence sont privilégiés pour les nouvelles plantations.

Malgré tout, les chutes de feuilles importantes devraient devenir un phénomène habituel dans les prochaines décennies. En suivant les projections climatiques estimées sur la zone de Toulouse, il y aura cinq fois plus de canicules en 2050 par rapport à aujourd’hui. Hormis pendant l’été 2024, les platanes toulousains avaient déjà perdu de leur superbe lors des étés 2023 et 2022.

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