C’est un bruit et des couleurs peu habituelles en plein été. Les feuilles mortes qui craquent sous nos pieds. Conséquence de la canicule que nous venons de traverser. A Paris, les agents de nettoyage de la ville ont plus de travail que d’habitude.
« J’ai jamais autant de feuilles » s’exclame Philippe, agent de nettoyage de la ville de Paris. Depuis plusieurs jours, les arbres desséchés donne un air automnal aux rues de la capitale, comme dans cette avenue du XIIIème arrondissement. « C’est impressionnant, j’en ramasse beaucoup. A chaque canicule, on constate qu’il y a beaucoup de feuilles, ça ajoute du boulot quoi » poursuit Philippe, gilet et casquette verte. Il aspire les feuilles jaunes et marrons avec sa machine.
Les agents de la ville de Paris ramassent les feuilles mortes © Radio France – Marie Boëda »On nettoie et ça retombe aussitôt »
La dernière fois qu’il a vu autant de feuilles jaunes et marrons, c’était pendant la canicule de 2003. Elles masquent les canettes et les sachets de chips que l’agent ramasse habituellement l’été. Depuis quelques jours, le scénario se répète dit José, il encadre les 15 agents chargés de nettoyer les trottoirs dans le secteur : « on nettoie tous les jours avec des machines et ça retombe aussitôt. Il se pourrait que le ramassage soit un petit plus long car il y a des tâches qui sont pénibles pour les agents. Donc on décale en fonction des périodes de canicule ». Bernard l’a remarqué alors il prend les devants et passe le râteau sur la terrasse de son café « quand j’arrive le matin, il y a plein de feuilles de mortes. Donc je balaie et je le mets sur le côté pour que la machine les enlève ».
« Il y a une sécheresse actuellement. Si on ajoute à cela, la vague de chaleur de ces derniers jours, les feuilles tombent prématurément » explique Nathalie Bréda, directrice de recherches à l’INRAE.
« Ça sent l’automne alors qu’on est en été »
Quelques rues plus loin, les nettoyeurs de la mairie ne sont pas encore passés. Elisabeth regarde ce spectacle avec désolation : « c’est triste de voir qu’au mois d’août déjà il y a un tapis de feuilles, ça sent l’automne alors qu’on est en été »*. Anna elle a l’impression d’avoir fait un saut dans le temps « je suis rentrée de vacances samedi et on a vu ça. C’est inhabituel ! On est mi août. et On se dit jusqu’où ça va aller ? En septembre, ça va ressembler à quoi ? « . Réponse de Nathalie Bréda : « s’il pleut suffisamment, les feuilles qui restent tomberont comme d’habitude à l’automne, c’est-à-dire en octobre ». Philippe, l’agent de nettoyage, croise les doigts, ça lui fera un peu de vacances.