Le président américain Donald Trump en réunion bilatérale avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le 18 août 2025, à Washington.

Le président américain Donald Trump en réunion bilatérale avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le 18 août 2025, à Washington. WHITE HOUSE/ZUMA/SIPA

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Les chefs d’état-major des armées de l’Otan vont se réunir en visioconférence ce mercredi 20 août. Le but ? Evoquer le conflit en Ukraine et la « progression des efforts diplomatiques », a annoncé l’Alliance atlantique. Car de grandes tractations sont en cours parmi les alliés de Kiev pour déterminer quel type de garanties de sécurité lui offrir en cas d’accord de paix avec Moscou, afin de prévenir toute nouvelle attaque russe sur ce pays.

Ces discussions se sont nettement accélérées depuis le sommet vendredi entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Il a été suivi d’une réunion lundi entre le président américain, le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky et une poignée de dirigeants européens à la Maison-Blanche. Au cours des prochains jours, une série de réunions sont donc prévues à différentes échelles et dans différents formats afin d’explorer les garanties de sécurité possibles.

Déjà, Donald Trump, qui cherche une issue rapide à la guerre, s’est dit prêt mardi à ce que les Etats-Unis apportent un soutien militaire aérien en guise de garanties de sécurité à l’Ukraine en cas d’accord de paix avec la Russie, tout en excluant des soldats au sol, une mission dévolue aux alliés européens selon ses propos.

Des Européens « prêts à envoyer des troupes »

Donald Trump « a assuré qu’il n’y aurait pas de troupes américaines au sol en Ukraine », a martelé la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt, confirmant que l’assistance de l’armée de l’air était elle bien « une possibilité ». « Ils sont prêts à envoyer des troupes sur le terrain », a par ailleurs déclaré le président américain sur la chaîne Fox News, en référence aux dirigeants français, allemand et britannique qu’il avait reçus la veille dans le bureau Ovale.

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Interrogé mardi soir par l’animateur de radio ultraconservateur Mark Levin sur sa « méthode » pour le « processus de paix en Ukraine », Donald Trump a préféré vanter son « instinct, probablement, plus qu’une méthode ». Dans le même temps, la « coalition des volontaires » – une trentaine de pays surtout européens soutenant l’Ukraine – s’est réunie par visioconférence sous les auspices du Premier ministre britannique, Keir Starmer, et d’Emmanuel Macron, afin de rendre compte du voyage à Washington.

Selon plusieurs sources proches du dossier à l’AFP, les travaux de planification militaire précédents ont surtout prévu le soutien à la régénération de l’armée ukrainienne, présentée comme la première des garanties de sécurité du pays.

Pas en « ligne de front »

Un déploiement terrestre en Ukraine de « quelques milliers d’hommes » est envisagé, avait déjà déclaré Emmanuel Macron. « Ces forces-là n’ont pas vocation à tenir une ligne de front ni à être engagées sur un conflit chaud, mais à signer une solidarité d’un point de vue stratégique », a-t-il expliqué dimanche.

La France, le Royaume-Uni ou encore les pays Baltes ont ainsi manifesté leur disponibilité ces derniers mois. Mais « ceux qui ont les gros bataillons au sol en Europe ne veulent pas y aller, Varsovie et Berlin pour l’instant disent non », a observé auprès de l’AFP le chercheur indépendant Stéphane Audrand. Et, hormis les Français, « il n’y a pas grand monde au sein de l’Alliance (atlantique) qui sait penser une action militaire sans les Américains, même pas les Britanniques », justifie Stéphane Audrand.

Pour l’instant, des équipes de planification européennes et américaines devraient se contacter dans « les prochains jours » pour « préparer le déploiement d’une force de réassurance si les hostilités prenaient fin », a détaillé un porte-parole de Keir Starmer.

Vladimir Poutine est « un prédateur »

Du côté de l’Otan, ce sont donc les chefs d’état-major des armées des pays membres qui se retrouveront ce mercredi en visioconférence. Et un responsable du Pentagone a indiqué à l’AFP que le chef d’état-major américain des armées, le général Dan Caine, s’entretiendrait mardi soir avec des chefs militaires européens.

Pour sa part, la Russie a prévenu par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov que tout règlement de paix devrait garantir sa « sécurité » et celles des russophones en Ukraine, prétexte déjà brandi pour lancer son invasion en février 2022. Et Kiev estime que, même si un accord de paix est trouvé, Moscou retentera une invasion. Le président français semble penser la même chose : Vladimir Poutine est « un prédateur, un ogre à nos portes » qui « a besoin de continuer de manger (pour) sa propre survie », a-t-il accusé, parlant de « menace pour les Européens ».

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Par 
Service Actu (avec AFP)