L’arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari,
perçue comme un rêve devenu réalité, tourne au cauchemar.
Après douze années couronnées de
succès chez Mercedes et six titres mondiaux, Lewis Hamilton a
choisi de relever un dernier défi en rejoignant Ferrari pour la
saison F1 2025 et les suivantes. Son arrivée, officialisée en
janvier dernier, devait symboliser la rencontre entre une légende
vivante et l’équipe la plus mythique de la Formule 1.
Pourtant, la magie n’opère pas.
À 40 ans, Hamilton vit un début d’aventure marqué par la
frustration. Aucun podium, des performances en retrait et seulement
une sixième place provisoire au championnat : loin des promesses
d’un duo destiné à viser les victoires et les titres.
Le duel Leclerc-Hamilton
tourne à l’avantage du Monégasque
Le contraste est saisissant au
sein même de l’écurie. Lors du Grand Prix de Hongrie, Hamilton a
été éliminé dès la Q2 en se qualifiant 12ème, tandis que Charles
Leclerc décrochait la pole position. Amer, le Britannique est allé
jusqu’à se qualifier « d’inutile » et a même lâché devant
les caméras que « Ferrari devrait probablement changer de
pilote ».
Si Hamilton dispose d’un
contrat courant jusqu’en 2026, avec une option pour 2027, ses
propos interrogent déjà sur la solidité de son union avec la
Scuderia.
« 90 % des employés n’étaient
pas favorables »
Arturo Merzario, qui a couru
pour Ferrari dans les années 1970, apporte un éclairage surprenant.
Selon lui, l’arrivée d’Hamilton à Maranello n’était pas motivée par
le sport, mais avant tout par le marketing.
« Pour moi, sa signature
était une opération commerciale, a-t-il confié à
La Gazzetta dello Sport. D’après ce que je sais,
90 % des employés n’étaient pas favorables à cette décision.
Pourquoi se battre pour trois dixièmes si c’est pour rester sur la
troisième ligne de la grille ? »
Des propos qui soulignent la
fracture potentielle entre la direction, séduite par l’aura
mondiale du Britannique, et les ingénieurs focalisés sur la
performance pure.
Un avenir encore possible
?
Malgré ce constat sévère,
Merzario ne pense pas que tout soit perdu. Pour lui, Hamilton garde
les armes pour rebondir : « Ce n’est pas fini. Il attend juste
la bonne opportunité. Il ne prendra pas de risques pour une
huitième place, mais il saura attaquer quand il faudra. Et s’il
voulait partir, il retrouverait une autre équipe sans
problème. »
L’Italien rappelle aussi que
la situation n’est pas comparable avec celle de Charles Leclerc,
qui doit encore prouver sa capacité à décrocher un titre
mondial.
Quant aux sorties médiatiques
de Hamilton, notamment son fameux « je suis inutile »,
Merzario les relativise : « Cela m’a semblé un brin ironique.
Mais c’est vrai qu’une telle position est inacceptable pour un
septuple champion du monde. J’ai l’impression que Lewis se sent
aujourd’hui détruit par Ferrari. »
Un constat brutal, qui résume
à lui seul l’écart entre les rêves nourris par ce mariage
historique et la réalité, bien plus douloureuse, vécue en piste
depuis le début de la saison.