Nouvelle recrue de l’Union Bordeaux-Bègles, Gaëtan Barlot entame un nouveau chapitre après plusieurs saisons solides à Castres. Fraîchement rentré de tournée avec le XV de France, le talonneur évoque son intégration express, la concurrence à son poste et son envie de viser des titres.

Comment s’est passée votre intégration ?

Elle s’est très bien passée. Le fait de partir directement en stage a été un vrai plus pour passer cinq jours non-stop avec les gars. C’est idéal pour faire connaissance et s’intégrer. C’est plus facile en stage qu’en soirée ici après les matchs , où chacun a sa vie de famille. Là-bas, on prend vraiment le temps d’échanger. C’était parfait pour commencer. Le stage m’a aussi permis de plonger directement dans le nouveau style de jeu de Bordeaux, que je suis en train d’assimiler.

Le repos n’a t-il pas été un peu court après votre retour de Nouvelle Zélande ?  

C’est le jeu. Oui, c’était un peu court, mais j’ai hâte de reprendre avec Bordeaux. Le championnat arrive vite, et si je veux postuler dès la première journée, je n’ai pas le choix. Le stage arrivait trois semaines après mes vacances, donc c’était important pour moi d’y participer pour m’intégrer rapidement.

Quelle différence entre l’image que vous aviez de Bordeaux avant d’y venir et celle que vous découvrez ? 

Je voyais Bordeaux comme un grand club, et c’en est un. Je comprends mieux pourquoi maintenant. Tout est pensé dans le détail pour optimiser la performance des joueurs. On est vraiment dans un cocon ici, tout est mis en place pour qu’on soit dans les meilleures conditions possibles. J’ai énormément de respect pour Castres, mais c’est vrai qu’il y a une différence de moyens.

Q’est-ce qui vous a poussé à quitter Castres ?  Une envie de vous remettre en question ?

Oui, j’avais envie de me mettre en danger et de viser des titres. À Castres, on ne joue pas des titres chaque saison. Ici, c’est le cas. Ce nouveau défi m’a tout de suite attiré. Il y a une grosse concurrence à mon poste, mais c’est aussi ce qui peut m’ouvrir à nouveau les portes de l’équipe de France. À 28 ans, c’est un tournant dans ma carrière. C’est un risque, mais si je veux aller plus haut, je devais le prendre maintenant.

On dit souvent qu’un joueur apprend beaucoup sur lui-même en affrontant les All Blacks en Nouvelle-Zélande. Qu’avez-vous appris?  

C’est vrai. Là bas, j’ai touché le très haut niveau. Ça m’a permis d’identifier certaines lacunes, notamment sur le plan technique. J’ai vu ce que je dois encore améliorer. J’ai aussi gagné en expérience, et j’espère pouvoir en faire bénéficier le groupe ici.

Dans quel secteur devez-vous encore progresser ? 

À mon poste, on doit constamment progresser en conquête. Que ce soit en touche ou en mêlée, on ne peut jamais se reposer. C’est un secteur clé pour un talonneur. Même si j’ai déjà progressé, je sais qu’il me reste encore des choses à corriger. Ensuite, il y a tous les micro-détails, ce qu’on appelle le « travail de l’ombre », qui est fondamental pour l’équipe.

Avec un regard neuf, avez-vous senti que vos coéquipiers avaient digéré la finale perdue contre Toulouse ?

Franchement, je ne pensais pas que ça irait aussi vite, mais oui. Ils ont rapidement tourné la page. Il y a eu un débrief sur un ou deux jours au stage, et depuis, tout le monde est concentré sur la nouvelle saison.

Quels sont vos objectifs personnels pour cette nouvelle saison? 

Quand on arrive dans un nouveau club, c’est toujours dur une première saison donc il faut prendre du plaisir et bien s’intégrer. Cette année, la concurrence sera rude, donc je veux simplement jouer un maximum, me régaler sur le terrain, et faire le point en fin de saison. Mon but, c’est aussi de retrouver l’équipe de France et je vous l ‘ai dit si je suis ici c’est pour gagner des titres avec l’UBB.

Justement, vous retrouvez ici Maxime Lamothe un autre des meilleurs talonneurs français. Comment vivez-vous cette concurrence? 

Ce qui me rassure, c’est que Maxime est un bon gars, donc la concurrence sera facile avec lui. Il ne faut pas oublier non plus Connor Sa, qui sort d’une très bonne saison et qui est jeune. On est trois à se battre pour le poste. Mais si Bordeaux veut jouer sur tous les tableaux, il faut deux numéros un. C’est la norme dans un grand club. Regardez Toulouse, ils ont deux grands joueurs à ce poste. À nous trois de bien bosser ensemble pour tirer le groupe vers le haut.

Que pensez-vous de l’introduction du carton orange cette saison en Top 14 ?

Je trouve ça un peu dommage. J’espère que ça ne créera pas des abus ou des stratégies douteuses. On est dans un rugby qui va très vite, avec beaucoup d’intensité, et il faut bannir les gestes dangereux. J’ai peur qu’avec ce carton orange, on les banalise un peu. Mais bon, on verra comment les arbitres l’utilisent sur les premières rencontres.