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Publié le 20/08/2025 15:12
Mis à jour le 20/08/2025 15:12
Temps de lecture : 3min – vidéo : 2min
Mort en direct du streameur Jean Pormanove : le parquet de Nice ouvre une enquête, l’autopsie réalisée dans la foulée jeudi
(France 2)
2min
Depuis plusieurs jours, des images insoutenables circulent en ligne, après la mort lundi de Jean Pormanove, décédé en direct sur la plateforme de streaming Kick. Le vidéaste quadragénaire était régulièrement filmé en train d’être frappé, humilié, pendant des heures. Du voyeurisme en ligne sans limite. Le parquet de Nice a ouvert une enquête pour déterminer les causes de la mort du streameur.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Son visage était bien connu des réseaux sociaux. Raphaël Graven, qui se faisait appeler JP, pour Jean Pormanove, participait depuis des années à des vidéos diffusées sur le net. Il acceptait de subir en direct des violences, des insultes, des humiliations, à répétition, de la part d’autres influenceurs.
Les dernières images d’un live de plusieurs jours le montrent une dernière fois. On devine, sous une boîte au premier plan, son corps inanimé. Un autre influenceur lui jette une bouteille d’eau. Jean Pormanove ne se réveillera pas. Une mort en direct, suivie par des milliers d’abonnés, qui choque depuis hier.
« Je suis atterrée par la bêtise humaine et jusqu’où ça peut aller », confie une riveraine interrogée ce mercredi matin. Un homme s’avère peu surpris : « Quand on voit les plateformes, que ce soit Twitch ou Kick, la majorité des personnes qui paient pour voir ce genre de contenu, ce sont les jeunes. Et malheureusement, il y a une remise en question [à faire] des responsables de ces jeunes-là ». La cliente d’un café se montre quant à elle atterrée : « Il y a certainement des instances qui sont prévues pour filtrer un peu l’horreur du monde ? »
Le parquet de Nice a ouvert une enquête pour rechercher les causes de la mort. L’un des streameurs qui participait dans ce local à ces vidéos se défend et parle de « mise en scène ». De son côté, le diffuseur, la plateforme Kick, s’engage à collaborer avec les autorités. Sa priorité, affirme-t-elle, est de protéger les créateurs et de leur garantir un environnement sûr. Certains députés appellent à plus de contrôle.
« Il y a eu un problème de réactivité des pouvoirs publics. L’Arcom, qui a de nouveau été saisie, avait déjà été saisie par deux fois. Et donc, soit il y a eu un problème de cadre juridique, et c’est ce qu’il faudra voir, soit il y a eu un problème de moyens humains. Parce qu’aujourd’hui, il n’y a que 23 personnes à l’Arcom qui sont chargées de l’application du règlement européen sur les services numériques », souligne Arthur Delaporte, député PS du Calvados et spécialiste des réseaux sociaux.
À la suite de révélations de Mediapart, la police avait déjà, en janvier dernier, entendu les différents influenceurs. Jean Pormanove avait déclaré à l’époque qu’il agissait de son plein gré et gagnait jusqu’à 6 000 euros par mois. Son autopsie sera réalisée jeudi et permettra de connaître peut-être les causes de son décès.