L’entraîneur principal Rory Teague et le directeur rugby Johnny Howard se sont adressés à la presse lors d’une conférence organisée à la Brasserie du Stade Raoul-Barrière. Le technicien anglais a évoqué de nombreux sujets avant le prochain match amical face à Provence Rugby et le début du championnat.
Rory, comment s’est déroulée votre venue à Béziers et dans quel contexte ?
Johnny Howard était en train de discuter avec David Gerard. Je le connais un peu, c’est un grand entraîneur, mais on m’a expliqué que ça n’allait pas le faire. Le jour d’après, je reçois un message, avec l’opportunité de signer à Béziers. J’ai regardé mon passeport déjà, et j’ai dû faire quelques démarches au pays de Galles. Le projet et les attentes exprimées par Johnny étaient clairs pour être leur entraîneur en chef. Nous sommes vite tombés d’accord et j’ai signé dans la foulée.
Qu’est qui vous a séduit dans cette approche du club ?
D’abord, la grande histoire de rugby qui règne ici. Je viens de Gloucester, il y avait pas mal de joueurs français qui sont passés par mon club d’origine, comme Philippe Saint-André et même Pierre Caillet. Revenir dans ce pays était très important pour moi, je suis très attaché à plein de choses. Cela fait 15 ans que je suis entre la France et l’Angleterre. Et même si je suis un « rosbif », je suis influencé par le rugby français et ce qu’il représente, comme je le trouve aujourd’hui à Béziers.
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Il fallait aussi accepter que le recrutement était quasiment bouclé et que vous deviez aussi passer derrière Pierre Caillet ?
Cela fait partie du challenge que je me fixe en venant à l’ASBH. J’arrive au club, en expliquant en termes de jeu, mon envie d’avoir un ADN particulier, de faire vivre le ballon et de pouvoir traverser le terrain. Après mon passage au Racing 92, nous avions terminé meilleure attaque du championnat avec un état d’esprit irréprochable. J’espère faire la même chose pour Béziers, en travaillant le détail, la rigueur et le sale boulot qui n’est jamais facile. Quant au fait de parler du vestiaire, je n’ai pas le sentiment que les joueurs sont dans le passé. Les discussions avec les leaders et les jeunes me font penser que tout le monde veut aller le plus haut tout simplement.
« J’ai mes idées et ma façon de planifier le rugby »
Après votre passage en Top 14 à l’UBB et au Racing 92, vous allez découvrir le championnat de Pro D2. Comment jugez-vous cette compétition ?
C’est assez long ! Mais avec une bonne planification pour chaque bloc, on peut essayer de faire quelque chose de bien avec ce groupe. C’est un championnat qui tape fort, et tout peut changer après quelques journées. L’exemple de Montauban est marquant en ce sens. Il y a de l’émotion, beaucoup veulent accéder en Top 14, et c’est vraiment intéressant à disputer. Il faut des garçons morts de faim, qui ont envie de prouver des choses.
Il y aura un projet de jeu à définir et une adhésion à laquelle le groupe devra s’identifier ?
La première année, c’est inutile de tout casser. Quand on voit les résultats auparavant et les classements sur les trois dernières saisons, certains éléments étaient déjà en place. Bien sûr, j’ai envie d’appliquer ma façon de voir les choses dans quelques domaines. Comme sur les lancements, les nettoyages, mais comme je l’ai dit, on se découvre et je vais faire en sorte d’avoir un climat sain. Il y a de la compétition entre eux, à l’entraînement je le perçois clairement.
Samuel Marques et les Biterrois se sont employés à produire du jeu face à leurs voisins narbonnais.
ASBH – Fred Bedos
Le staff a évolué aussi, l’arrivée de Marius Tincu et David Irazoqui qui est toujours en place. Comment se passe votre quotidien ?
C’est comme avec une femme, il faut se découvrir, se connaître et apprendre les uns des autres. On partage nos expériences communes, et il y a forcément des conversations plus dures aussi. J’ai mes idées, et j’apprécie de planifier et organiser le rugby d’une telle façon. On a trois semaines d’avance sur notre déroulé, le processus de l’entraînement a changé. Mais vous savez très bien que seuls les résultats parleront au final et j’en suis pleinement conscient.
« Béziers avait terminé troisième alors qu’il n’avait pas le meilleur effectif »
Qu’attendez-vous du prochain match amical face à Provence Rugby en guise de conclusion de la préparation estivale ?
Ce ne sera pas un match de championnat, l’aspect tactique sera présent bien sûr, mais on souhaite être plus efficace en touche, agressifs en défense, et prendre du plaisir en attaque. Ce que j’aime avec ce groupe, c’est de faire ce boulot le plus dur et parvenir à un état d’esprit pour mener à bien notre envie de jouer. Provence Rugby est une équipe qui a des joueurs de très bon niveau. Nous aussi, et nous irons là-bas pour faire le maximum afin de préparer comme il se doit la première journée à venir contre Biarritz.
Le choix de Clément Doumenc comme capitaine s’est opéré, pourquoi l’avoir choisi ?
J’ai senti dès le début sa présence envers les autres. J’ai fait mon choix très tôt le concernant. C’est l’un des meilleurs joueurs du championnat, il excelle dans le jeu au sol et sur les turnovers. Il met la tête dans des endroits pas évidents, comme d’autres, mais j’aime son côté compétiteur. Il est toujours à 100 %, j’ai confiance en lui et c’est la même chose pour le staff auprès de lui. Puis nous avons rajouté également Taylor Gontineac auprès du groupe des leaders dans notre réflexion.
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Est-ce que le recrutement est terminé où il existe des pistes pour améliorer l’effectif ?
Si je suis toujours concerné par le recrutement en ce moment, cela peut miner le joueur qui est en place aussi. Et dire que je n’ai pas confiance en eux. Moi je veux essayer d’améliorer déjà les garçons en place, leurs comportements sur le terrain. Après c’est le travail de Johnny Howard pour valider une éventuelle recrue. Maintenant, si j’ai le besoin d’avoir un profil, on se parlera. Notre effectif est bien, et je crois que Béziers a terminé à la troisième place alors qu’il n’avait pas forcément le meilleur effectif de la saison ? On est d’accord, et on mettra des choses en place comme je l’ai dit.