« Non à la guerre, oui à la paix et à la sécurité pour tous », a encore martelé le président français face aux nouvelles actions militaires d’Israël prévues dans la bande de Gaza.

SARAH MEYSSONNIER / AFP

« Non à la guerre, oui à la paix et à la sécurité pour tous », a encore martelé le président français face aux nouvelles actions militaires d’Israël prévues dans la bande de Gaza.

INTERNATIONAL – Le torchon diplomatique continue de brûler entre Paris et Tel-Aviv. Après la lettre envoyée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Emmanuel Macron et la réponse de ce dernier, les relations entre les deux pays continuent de se fragiliser.

En cause ? « L’offensive militaire sur Gaza que prépare Israël », une nouvelle fois dénoncée par le président français dans un message sur X ce mercredi 20 août. Emmanuel Macron y écrit aussi qu’après un nouvel appel avec le Roi de Jordanie Abdallah II puis avec le Président égyptien Sissi, les trois hommes partagent « la même conviction ». Celle que cette nouvelle offensive armée sur Gaza « ne peut conduire qu’à un véritable désastre pour les deux peuples ».

Un message du locataire de l’Élysée qui intervient peu de temps après l’annonce israélienne du rappel de 60 000 réservistes dans le cadre du feu vert pour prendre le contrôle de la ville palestinienne. Le cabinet de sécurité présidé par Benjamin Netanyahu ayant approuvé début août un plan pour s’emparer de la ville et de camps de réfugiés du centre du territoire, considérés comme les derniers bastions du Hamas.

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Cette opération de conquête « entraînera la région dans une guerre permanente », ajoute le président français, qui en profite pour lister pour la seconde fois en dix jours les termes qui, selon lui, peuvent « mettre fin à cette guerre ». Il rappelle ainsi qu’il milite pour la « mise en place d’un cessez-le-feu permanent à Gaza », la « libération de tous les otages », l’« acheminement massif d’aide humanitaire aux Gazaouis », le « désarmement du Hamas et le renforcement de l’Autorité palestinienne à Gaza ».

Et pour y parvenir, il se joint à la Jordanie et à l’Égypte pour réclamer la mise en œuvre d’une « mission de stabilisation internationale pour Gaza » et d’« une solution politique qui réponde aux aspirations des deux peuples ».

« Non à la guerre, oui à la paix et à la sécurité pour tous », fini par conclure le chef de l’État au moment où la relation avec Israël semble plus tendue que jamais.

« Vaines polémiques »

Il faut dire qu’à la veille de ce nouveau message contre l’action politique et militaire israélienne, le ton est encore monté d’un cran. Mardi, Benjamin Netanyahu avait en effet accusé la France − dans une lettre adressée à Emmanuel Macron − de nourrir l’antisémitisme à cause de la volonté du président français de reconnaître l’État palestinien. « Je vous appelle à remplacer la faiblesse par l’action, l’apaisement par la volonté, et à le faire avant une date claire : la nouvelle année juive, le 23 septembre 2025 », réclamait le dirigeant israélien pour forcer Emmanuel Macron à revenir sur sa décision, qui doit être officialisé en septembre lors d’un sommet à New York sur la solution à deux États.

En guise de première réponse, l’Élysée avait estimé ne pas avoir « de leçons à recevoir dans la lutte contre l’antisémitisme ». Et sur BFMTV, le ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad, a appelé à ne pas « instrumentaliser » le sujet de « l’antisémitisme qui empoisonne nos sociétés européennes ». Car les autorités françaises ont, selon lui, été « toujours extrêmement mobilisées contre l’antisémitisme ».

Preuve du climat tendu et persistant entre Paris et Tel-Aviv, le Conseil représentatif des institutions juives de France a rappelé ce mercredi que « le combat contre l’antisémitisme doit rassembler et non diviser ». « La relation entre la France et Israël, fondée sur des valeurs démocratiques partagées et des combats communs notamment contre le terrorisme, mérite mieux que de vaines polémiques », a commenté le président du Crif Yonathan Arfi sur X.