Par
Laurène Fertin
Publié le
17 avr. 2025 à 17h58
« J’aime pas trop la routine », rit Lisa Guillemot. Au fond du restaurant, assise sur la banquette, la jeune femme se remémore cinq années d’activité alors que l’établissement s’apprête à fermer le rideau. La clientèle « éclectique », les plats aux « prix abordables », les assiettes travaillées « mais sans chichi »… « On ne ferme pas, on revend le fonds de commerce », rassure la cuisinière. « Quand on est arrivé ici, on s’était dit qu’on ferait cinq ans. »
Le repreneur : un client fidèle
La Pie Muette à Chantepie tire ainsi sa révérence – du moins, jusqu’au vendredi 25 avril 2025. Les deux associés – Lisa Guillemot et Martin Delanoë – ont décidé de dénouer le tablier pour vivre une nouvelle aventure, ailleurs.
C’est un client qui reprend le restaurant. Un client fidèle, plus précisément. Un jour, il nous a demandé si on comptait revendre l’établissement. Ses deux enfants sont cuisiniers et il souhaitait leur offrir la possibilité, dans leur carrière, de s’établir dans un lieu comme celui-là.
Lisa Guillemot
Cogérante de La Pie Muette
Une idée qui fait mouche… « On n’y avait pas forcément pensé tout de suite, mais lorsque nous avons songé à revendre, on s’est souvenu de lui », développe Lisa, qui reconnaît avoir eu besoin de changement. « D’ordinaire, on passe par une agence pour revendre le fonds de commerce – là, c’est direct, il n’y a pas d’intermédiaire, et ce n’est pas plus mal, car on a établi une relation saine, de confiance avec le repreneur. »
Une réouverture en mai
Que va alors devenir le restaurant ? « La Pie Muette restera la Pie Muette », console Lisa, consciente qu’il risque d’y avoir quelques déceptions à l’annonce de la fermeture.
Le restaurant garde son nom. Il y aura, je pense, quelques changements dans la déco. Mais pas de travaux majeurs.
Lisa Guilemot
Co-gérante de La Pie Muette
Si l’équipe de Lisa et Martin no’ccuperont plus les lieux d’ici le vendredi 25 avril 2025 ; les nouveaux propriétaires ouvriront l’établissement le lundi 12 mai. Ce dernier sera désormais ouvert du lundi au vendredi.
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« Il s’est passé des choses ici ! »
La passation se fait, en quelque sorte, dans l’ordre des choses : La Pie Muette existe depuis « plus de 60 ans » et a été rachetée plusieurs fois, glisse la jeune femme de 33 ans. D’abord un garage automobile, les lieux ont été transformés en bar, puis en bar-restaurant…
Il s’est passé des choses ici ! Je l’ai senti lorsque nous avions visité les lieux. Le restaurant existe depuis si longtemps… Il est chargé d’histoires.
Lisa Guillemot
Co-gérante de La Pie Muette
Quand Lisa et Martin sont tombés sur le restaurant, c’était d’ailleurs un « hasard ». « Comme tout le monde, on avait certains critères qu’il a fallu revoir à la baisse, on n’avait pas le budget pour lancer un projet à Rennes même. La Pie Muette nous a séduite », se souvient Lisa.
« Au départ, on était trois »
Lisa le sait, en quittant La Pie Muette, elle dit au revoir à « de bonnes conditions de travail ». Le restaurant était ouvert du mardi au vendredi. Les services n’étaient pas assurés le week-end ni le lundi. Une particularité qui a sans doute profité favorablement au restaurant. « Quand on a ouvert, on était trois. Aujourd’hui, on est sept. Horaires, salaires… On a toujours fait en sorte de créer de bonnes conditions de travail (…) Les soucis de recrutement, nous avons eu la chance de ne pas en connaître. »
Direction le Finistère Sud
Celle qui a travaillé dans les restaurants Darroze, les étoilés, les brasseries ou encore les traiteurs de la capitale compte bien prendre un peu de vacances avant de songer à la suite.
Fini Chantepie, ciao Rennes, Lisa va s’établir avec Laurent, son mari et membre de l’équipe du restaurant, dans le Finistère Sud. « J’ai toujours voulu aller près de la mer », raconte celle qui a surtout travaillé à Paris.
Lisa (au milieu de la photo) part dans le Finistère Sud avec Laurent, son mari (tout à gauche). Le couple songe à reprendre un restaurant non loin de la côte. (©Laurène Fertin – actu Rennes)
Là-bas, sur la côte, le couple souhaite reprendre un commerce. « Un restaurant de saison ou alors un restaurant qui ouvre toute l’année, s’interroge Lisa. On ne sait pas encore ! on va prendre le temps d’y réfléchir. »
Un restaurant « populaire »
Dans tous les cas, l’établissement ne fera pas « que de la restauration », appuie Lisa, « mais aussi bar ».
Le bar permet de faire vivre un restaurant en dehors de ses services. Ce qui m’a marquée à La Pie Muette, c’est la pluralité des personnes qui y sont venues. La clientèle du midi qui vient des bureaux, les familles que l’on croise à la sortie de l’école et que l’on revoit le soir à nos tables…
Lisa Guillemot
Co-gérante de La Pie Muette
Une clientèle aussi « d’extérieur » qui, grâce au bouche-à-oreille, est parfois venue de Nantes ou encore de Lorient pour goûter à La Pie Muette. « On a vu des couples se former », abonde Lisa, « on a fêté des mariages, on a aussi accompagné les personnes endeuillés lors des enterrements. »
Un restaurant à l’âme « populaire ». « On a vécu beaucoup de choses », résume Lisa. « Finalement, on a participé, un peu, à la vie des gens qui sont venus chez nous. »
Lisa Guillemot va retranscrire la suite de ses aventures culinaires sur son compte Instagram. Pour les suivre, c’est ici.
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