Une odeur âcre emplie encore le cours de l’Argonne, à Bordeaux, ce mercredi 20 août au matin. La veille, les sapeurs-pompiers sont intervenus à 22 heures pour maîtriser un incendie survenu dans une maison située au numéro 31. « Je suis là depuis 9 h 30. » Le syndic de copropriété d’un immeuble attenant fait le pied de grue aux alentours. « On vient voir si les structures ont bougé. Les pompiers sont rentrés par le toit de notre immeuble pour vérifier que personne n’était dans les appartements. Ils ont cassé la porte, des fenêtres, etc. Mais ce n’est que du matériel. »

Un peu plus loin, rue René-Roy-de-Clotte, devant le ballet matinal des riverains, Chantal veille au grain depuis son balcon : « Je n’ai pas été dérangé pour un sou. Les pompiers ont fait un travail impeccable. Par contre les habitants d’en face sont restés longtemps dehors. La dame est enceinte, ils ont dû aller dormir ailleurs. »

Mais si elle a pu dormir à poing fermé, ce n’est pas le cas de tout le monde. « C’était impressionnant, ça m’a fait très peur. Moi qui suis quelqu’un d’anxieux, je n’en ai pas dormi de la nuit », raconte Michelle, une voisine, le visage creusé par la fatigue.

Mise en péril

En début d’après-midi, la police nationale a pris la relève des policiers municipaux présents sur les lieux depuis le sinistre. Leur mission : sécuriser le bâtiment et éviter que des gens ne s’y aventurent avant l’intervention des services de la Ville pour condamner les issues.

Squatté depuis plusieurs années, l’immeuble était sous le coup d’un arrêté de mise en péril émis le 22 juillet. Avant de fermer les entrées, une première étape : vérifier que personne n’est à l’intérieur. Deux policiers sont envoyés en reconnaissance, avant l’intervention d’une technicienne pour constater que le bâtiment est en péril. « Si jamais des squatteurs y pénètrent une nouvelle fois, il y a vraiment de gros risques », précise un agent sur place.