La CPI a immédiatement qualifié ces sanctions d' »attaque flagrante contre l’indépendance d’une institution judiciaire impartiale ».

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Publié le 20/08/2025 20:54

Mis à jour le 20/08/2025 21:26

Temps de lecture : 3min

La Cour pénale internationale (CPI), à la Haye (Pays-Bas), le 23 juillet 2025. (NICOLAS ECONOMOU / NURPHOTO / AFP)

La Cour pénale internationale (CPI), à la Haye (Pays-Bas), le 23 juillet 2025. (NICOLAS ECONOMOU / NURPHOTO / AFP)

La Cour pénale internationale (CPI) est bel et bien dans le collimateur de Washington. Les Etats-Unis ont annoncé, mercredi 20 août, de nouvelles sanctions contre cette juridiction, qu’ils accusent de « politisation », visant quatre magistrats. Il s’agit de la juge canadienne Kimberly Prost, le juge français Nicolas Guillou, qui est impliqué dans le dossier du mandat d’arrêt visant Benyamin Nétanyahou, ainsi que deux procureures adjointes, Nazhat Shameem Khan, des îles Fidji, et Mame Mandiaye Niang, du Sénégal.

Les mesures annoncées consistent en une interdiction d’entrée sur le sol américain et un gel des avoirs éventuels détenus aux Etats-Unis, ainsi que toute transaction financière avec eux. Ces magistrats sont sanctionnés pour avoir « directement participé aux efforts déployés par la CPI pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants des Etats-Unis ou d’Israël, sans le consentement de l’un ou l’autre de ces pays », a fait savoir dans un communiqué le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio. Ce n’est pas la première fois que la CPI est blâmée par Washington, depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier.

Les Etats-Unis « ont clairement et fermement exprimé leur opposition à la politisation de la CPI », a dénoncé le chef de la diplomatie américaine. Il a affirmé que l’institution basée à La Haye représentait « une menace pour la sécurité nationale ». 

Washington rejette en particulier des procédures ayant visé des soldats américains en Afghanistan, suspectés de crimes de guerre. Mais aussi les mandats d’arrêt de la CPI contre le Premier ministre israélien et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans la guerre dans la bande de Gaza. Ni les Etats-Unis ni Israël ne sont membres de la CPI.

La CPI a immédiatement qualifié les sanctions américaines d' »attaque flagrante contre l’indépendance d’une institution judiciaire impartiale ». La France a exprimé sa « consternation », mais également « sa solidarité à l’égard des magistrats visés par cette décision », selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Il a estimé que les sanctions américaines sont « contraires au principe d’indépendance de la justice ». 

Sans surprise, Benyamin Nétanyahou, lui-même visé par un mandat d’arrêt de la CPI depuis novembre 2024, a salué ces sanctions américaines. « C’est une action décisive contre la campagne de diffamation et de mensonges visant l’Etat d’Israël (et son armée) en faveur de la vérité et de la justice », a-t-il déclaré.