Coup de froid en plein été pour l’ancien maire de La Garde. Jean-Louis Masson est renvoyé en correctionnelle pour prise illégale d’intérêts. Son procès se déroulera le 17 octobre prochain, comme l’a révélé Marianne ce mercredi, une information confirmée à Var-matin.
Plainte déposée il y a deux ans et demi
A l’origine de la procédure, une plainte formulée en décembre 2022 par le groupe d’opposition Unis pour La Garde. Ils reprochent à Jean-Louis Masson, devenu entre temps président du Conseil départemental, d’avoir participé à des votes concernant la Sagem et la Sagep, deux sociétés d’économie mixte en charge de l’aménagement de la Ville. Problème: il présidait également les conseils d’administration de ces structures et recevait, à ce titre, une rémunération de 21.000 euros par an. Les faits se seraient déroulés entre 2015 et 2022 (excepté la période 2017 à 2020 pendant laquelle Jean-Louis Masson a troqué son écharpe tricolore pour une place sur les bancs de l’Assemblée nationale).
« L’exemplarité, une exigence pour tout élu »
Julia Peironet-Brémond, cheffe de file d’Unis pour La Garde ne cache pas sa satisfaction de voir aboutir ce combat judiciaire. « Nous avons décidé de nous constituer partie civile pour défendre l’intérêt supérieur de notre ville. Cette action sera portée par notre avocat, Me Callen. Il appartiendra bien sûr à la justice de trancher, et chacun demeure présumé innocent tant qu’il n’est pas condamné. Mais cette affaire rappelle une exigence essentielle: les élus doivent être exemplaires », assène celle qui a d’ores et déjà annoncé sa candidature aux élections municipales de 2026.
« C’était en toute bonne foi », plaide Jean-Louis Masson
L’ancien maire de La Garde compte bien défendre ses arguments devant le juge. « C’est en toute bonne foi que je participais à ces votes, comme quasiment tous les élus à l’époque, justifie-t-il. D’autant qu’il n’y avait aucun intérêt personnel de ma part. J’ai ma conscience pour moi. J’aurais pu comprendre si des pressions étaient mises aux membres du conseil municipal pour le vote mais cela n’a jamais été le cas. »
Le président du Conseil départemental ajoute à son argumentaire: « Ce qu’on me reproche, c’était avant le vote de la loi 3DS (1). Depuis, comme elle y oblige, les élus concernés quittent la salle systématiquement au moment des votes. D’ailleurs, ce n’est pas sans poser problème. Personne n’est alors présent pour pouvoir répondre à d’éventuelles questions de l’assemblée, notamment de l’opposition. »
Jean-Louis Masson risque une peine d’inéligibilité, potentiellement assortie d’une exécution provisoire.
1. La loi 3 DS relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale a été votée le 21 février 2022.