Que d’animations au cœur du triangle bordelais. Alors que sur les barricades dressées sur le parvis de l’église Notre-Dame, Gavroche venait de perdre la vie dans le film « Les Misérables » en tournage à Bordeaux, la salle capitulaire de la cour Mably ouvrait le catalogue d’été de l’exposition annuelle de l’Atelier Aquitaine, réunissant une quinzaine d’artistes plasticiens régionaux, qui fête à l’occasion ses 120 ans.

Comme le roman de Victor Hugo, la genèse de ce collectif est ancrée dans la moitié du XIXe siècle. En 1851, la Société des Amis des Arts de Bordeaux voit le jour, puis devient rapidement en 1889 la Société des artistes girondins suite à quelques tensions entre les artistes parisiens et ceux de la région bordelaise. C’est en 1905, dans le nouvel atelier du célèbre peintre Paul Antin, qu’Alfred de la Rocca crée en clin d’œil au lieu, une nouvelle structure, baptisée L’Atelier. En 1970, il devient Atelier 70, puis en 1990, Atelier d’Aquitaine.

Avec Alain Bergeon

La moelle épinière de cette association a toujours été de maintenir une exposition annuelle avec l’édition systématique d’un catalogue. Peintres, sculpteurs, photographes, dessinateurs, et même architectes se sont succédé au fil des décennies. Aujourd’hui, l’actuelle présidente Brigitte Foulgot est formelle : « il y a une quinzaine d’années, nous avions une centaine d’artistes qui exposaient, c’était trop ! Il y avait toutes sortes de formats, de styles, de thèmes… Aujourd’hui, nous privilégions principalement dans chaque œuvre, une démarche philosophique liée à une singularité d’‘’effet déco’’ répondant aux goûts du public. De plus, chaque année, nous choisissons un artiste invité qui nous propose une thématique sur laquelle les artistes vont devoir travailler pendant six mois ».

Pour 2025, c’est le peintre libournais Alain Bergeon qui est à l’honneur entraînant avec lui les seize artistes de l’Atelier d’Aquitaine autour du thème « Ce(ux) qui nous regarde(nt) ».

Salle capitulaire Mably, jusqu’au 24 août, tous les jours de 13 heures à 19 heures. Entrée libre.