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Publié le 20/08/2025 22:55

Mis à jour le 20/08/2025 22:55

Temps de lecture : 4min – vidéo : 3min

Duralex : un an après le rachat par ses salariés, comment se porte la verrerie ?

Duralex : un an après le rachat par ses salariés, comment se porte la verrerie ?
(France 2)

3min

En 2024, les 243 salariés de la verrerie Duralex se lançaient dans le sauvetage de leur entreprise en la rachetant pour la transformer en société coopérative. Un an plus tard, le pari a-t-il été gagné ? France Télévisions est retourné prendre de leurs nouvelles dans le Loiret.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Après six dépôts de bilan, ils veulent rendre leur usine incassable. Duralex a été racheté par ses salariés l’an dernier, et le carnet de commandes se remplit peu à peu. Deux tiers des salariés ont investi entre 500 et 2 000 euros pour sauver l’entreprise. Comme Suliman El Moussaoui, qui contrôle la qualité des verres et ne regrette pas son choix.

« Ça fait 18 ans que je suis chez Duralex, et forcément, on est attachés à cette marque-là. Avec tout ce qu’on a vécu ici, les péripéties, on demande que cette marque perdure et que, dans ce temps, on soit encore ici », confie celui qui est aussi délégué syndical CFDT.

La verrerie est désormais une SCOP, une société détenue et contrôlée par ses ouvriers. Mais l’entreprise peine toujours à attirer les investisseurs. Stéphane Lefevre, 24 ans de maison, travaille sur la ligne de production et participe à la société. Aujourd’hui, il se demande si Duralex aura les moyens de se moderniser. Le défi n’est pas encore gagné. « Il n’y a rien qui change, pas de machine, pas de renouveau… S’il n’y a pas d’investissement rapidement, j’ai peur qu’on n’aille pas trop loin. Mais il faut que ça avance », s’inquiète le régleur et chef d’équipe.

L’entreprise compte 243 salariés. Tous ont gardé le même niveau de rémunération. Laure Cerandon est cheffe d’équipe au conditionnement, elle a investi 1 500 euros dans la société. Comme tous les autres salariés, elle a un pouvoir de décision dans l’entreprise. Et pour elle, ça change tout : « Maintenant, le comité d’administration se réunit une fois par mois. Ils nous font un compte rendu, donc on connaît les chiffres, on connaît les nouveaux clients. On sait vraiment la vie de l’entreprise, dans tous les services », explique-t-elle.

En une année, l’entreprise a recruté 17 personnes, des salariés portés par le soutien des consommateurs. À quelques kilomètres de l’usine, des retraités ont toujours eu de la vaisselle Duralex et compté leur âge au fond des verres. Quand ils ont appris la reprise de la société par ses salariés, ils ont racheté toutes leurs vaisselles.

« On les aide à ne pas disparaître en achetant, justement, par exemple, les tasses à café, des choses comme ça. Ce sont des suppléments qu’on prend avec grand plaisir pour essayer de les soutenir et les aider. Parce que je pense que pour eux, c’est important », pointe Jean-Luc Bouchon Cassegrain.

La société n’a augmenté les prix que de 2 % malgré la hausse du coût de l’énergie. Un choix payant. En 2024, la verrerie a généré 26 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cette année, ce devrait être 31 millions d’euros. Pas assez pour dégager des bénéfices. Dans l’usine, seulement deux lignes de production fonctionnent. La troisième n’ouvrira pas avant 2026. Alors, pour redresser la barre, Duralex revisite ses produits phares émis sur les ventes à l’étranger, car le seul marché français ne suffira pas à sauver l’entreprise.

« Ça n’a plus été fait depuis 30 ans et on doit aller reprendre des parts de marché, reproposer aux gens cette qualité française, ce savoir-faire unique qui est fait ici en France et le redistribuer partout dans tous les pays », souligne François Marciano, directeur général de Duralex (SCOP).

Duralex espère devenir rentable dans deux ans. Si l’usine atteint ses objectifs, près de 60 personnes devraient être recrutées d’ici 2028.