Un bébé vaut tous les diamants du monde. Pour leurs 10 ans de mariage, Beatrice Borromeo et Pierre Casiraghi s’offrent un cadeau éternel, le plus précieux : un troisième enfant. La naissance est prévue pour le début de l’automne. En attendant, le couple et ses deux garçons, Stefano, 8 ans, et Francesco, 7 ans, ont profité de leurs dernières vacances à quatre sur le « Pacha III », le yacht de Caroline de Monaco, où Pierre, le benjamin de la fratrie, Andrea, l’aîné, et Charlotte, la cadette, ont vécu ensemble tant d’étés. Cap sur le golfe de Saint-Tropez où, pendant que Beatrice ménage ses forces, Pierre enseigne à ses héritiers les plus belles façons de se jeter à l’eau. De l’art de savoir faire des bombes… sans jamais faire de vagues.
Discrétion et fidélité aux valeurs familiales : telle est la devise de cette tribu modèle dont les racines s’ancrent dans l’Histoire. Beatrice appartient à une illustre maison de Lombardie connue depuis 1400, Pierre est l’un des descendants d’une dynastie remontant à la fin du XIIIe siècle. À l’abri des remous, ils perpétuent sereinement l’éclat de leurs lignées séculaires. Et, avant que les babillements d’un nouveau venu ne viennent chahuter son quotidien, le couple prend enfin le temps de se retrouver. Pierre a passé les six derniers mois outre-Manche pour un entraînement intensif : passionné de voile depuis des années, il a disputé avec succès la prestigieuse Rolex Fastnet Race, qui fêtait cette année son centenaire. « Je sais déjà que Pierre essaiera d’apprendre à Stefano la navigation », confiait Beatrice, lucide et amoureuse, en 2017 au « Corriere della Sera », après la naissance de leur aîné.
Pour assouvir sa soif de compétition, Pierre a renoncé aux événements phares de la Principauté, du Bal de la rose au Grand Prix de Monaco, jusqu’aux célébrations des 20 ans de règne de son oncle. Une absence qui lui a valu un trophée, celui de l’Admiral’s Cup, une course de voiliers au large du Royaume-Uni. À défaut d’avoir foulé les paddocks cette année, cet amateur de vitesse, qui sacre les vainqueurs du Grand Prix aux côtés d’Albert II, a fait monter sur le pont cet été le pilote monégasque Charles Leclerc ainsi que son frère, Lorenzo Tolotta-Leclerc.
Beatrice a officialisé sa grossesse lors du défilé Dior, la marque dont elle est l’une des égéries, le 27 mai 2025.
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Ce n’est pas parce que l’on a pour mari un as de la navigation que l’on est pour autant une femme de marin. Loin de Pierre, Beatrice a tenu la barre, répondant présent à tous les grands rendez-vous du Rocher. Dans le sillage de sa belle-mère, elle travaille bénévolement pour la Croix-Rouge et participe même aux visites officielles, notamment dans des camps de réfugiés installés à la frontière franco-italienne. Celle qui a grandi dans les somptueux palais des îles Borromées du lac Majeur n’a jamais eu peur de s’aventurer sur les terrains les plus glissants. Après une courte carrière de mannequin, licence de droit et d’économie en poche, l’Italienne part étudier le journalisme à la faculté new-yorkaise de Columbia. De retour en Italie, elle intègre la télévision publique puis participe à la création d’un journal anti-Berlusconi. « J’ai beaucoup écrit sur lui et je l’ai aussi beaucoup critiqué, quand je travaillais à la télévision, déclarait-elle dans Paris Match en 2023, après la mort du Cavaliere. Mais enfin il y avait des raisons de le faire, non ? »
À bord du yacht «Pacha III», le plaisir tient la corde B.a.-ba du bon navigateur: le montée de corde. À 37 ans, Pierre Casiraghi, marin aguerri, est vice-président du Yacht Club de Monaco. Il est aussi un excellent professeur pour son fils Francesco. À g., leur ami Sébastien Jondeau, mannequin et ancien garde du corps de Karl Lagerfeld.
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Sourire doux et tête dure, cette journaliste engagée n’a pas hésité à attaquer Berlusconi et à enquêter sur la mafia
Sourire doux et tête dure, elle n’hésite pas non plus à défier la mafia calabraise, réalisant des documentaires sur les femmes de la ’Ndrangheta. Sa dernière enquête, « Dans l’ombre du trône. Victor-Emmanuel de Savoie », diffusée sur Netflix en trois volets à l’été 2023, l’a obsédée – et occupée – pendant trois ans. Avec l’aide de Pierre, elle a fondé sa propre société de production, Astrea Films, et projette, quand ses responsabilités maternelles lui en laisseront le temps, de retracer la saga de la Principauté. « J’ai voulu être journaliste pour lutter contre les injustices », confie celle qui espère voir ses enfants reprendre le flambeau. « Quoi qu’il choisisse, je voudrais que Stefano trouve le moyen d’avoir un impact positif sur le monde », déclarait, en 2017, la jeune mère. Engagé, le couple l’est aussi dans la vie monégasque. Alors qu’Andrea et Charlotte naviguent entre Monaco, Londres et Paris, eux ont choisi de s’installer sur le Rocher, où leurs garçons sont scolarisés. Pierre est d’ailleurs actionnaire majoritaire de l’entreprise de BTP fondée par son père et vice-président du Yacht Club monégasque. Mais pas question de mener une vie hors-sol : « Ici, on peut facilement oublier le reste du monde, mais nous n’y resterons pas toujours, confiait Beatrice Borromeo à “Libération” il y a deux ans. Je ne veux pas faire grandir nos enfants dans une bulle. »
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Beatrice Borromeo et Pierre Casiraghi sur le pont du bateau, des amoureux qui viennent de fêter leurs 10 ans de mariage.
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En son temps, Caroline, déjà, en était arrivée aux mêmes conclusions, emmenant la fratrie orpheline loin des fastes et des mirages de Monaco. En 1990, à Saint-Rémy-de-Provence, la princesse avait trouvé refuge entre les murs épais d’une bergerie du XVIIe siècle après la disparition tragique de son deuxième mari, Stefano Casiraghi. Pierre et Beatrice ont d’ailleurs baptisé leur premier fils du prénom de son grand-père. Par espoir, plus que par devoir. Pour eux, le passé est terreau d’avenir ; la mémoire de ceux qui ont précédé, une façon de perpétuer la légende.
Comme Grace Kelly, elle éblouit le Rocher à chacune de ses apparitions
Certes, le couple ne sera jamais appelé à régner, mais cela n’interdit pas d’obtenir un titre… En 2021, le magazine « Tatler » sacrait Beatrice « personnalité royale la plus élégante d’Europe », devant Kate Middleton. Si sa blondeur et son regard azur pourraient être ceux d’une madone italienne de la Renaissance, à Monaco son élégance et sa prestance évoquent une autre idole. Comme Grace Kelly en son temps, Beatrice a rencontré l’amour lors du Festival de Cannes et éblouit la Principauté à chacune de ses apparitions ; comme la star américaine, elle a su mener une carrière reconnue. Et s’apprête, elle aussi, sept ans après la naissance de son deuxième enfant, à en accueillir un troisième, tout comme l’arrivée de Stéphanie avait suivi, d’aussi loin, celles de Caroline et d’Albert.
Beatrice Borromeo et Pierre Casiraghi avec leurs enfants : La famille au complet pour les 40 ans de Beatrice. Le 18 août, à Ramatuelle.
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Mais il n’est pas d’histoire de prince et de princesse sans son lot de malédictions. Celle qui se serait abattue sur le clan Grimaldi remonte aux origines, quand le premier seigneur de Monaco s’établit sur le Rocher, à la fin du XIIIe siècle. On raconte que Rainier Ier, séducteur impénitent, aurait abusé d’une femme à qui la rumeur prêtait des pouvoirs de sorcière. Pour se venger, celle-ci aurait alors jeté un sort sur la dynastie princière : « Jamais un Grimaldi ne trouvera le bonheur dans le mariage ! » Rainier III, veuf à 59 ans ; Caroline, qui après un premier échec sentimental, devra surmonter la mort de Stefano Casiraghi, puis une douloureuse séparation avec le prince Ernst August de Hanovre ; Stéphanie, obligée de braver l’interdit familial pour épouser son garde du corps Daniel Ducruet, avant de divorcer pour adultère quatorze mois plus tard ; Albert, errant de liaisons en romances avortées avant, enfin, d’épouser, en 2011, Charlene Wittstock, sirène des bassins en exil à Monaco…
Mais la loyauté familiale n’est pas gage de fatalité. Et l’union sans nuages de Pierre et Beatrice balaie les promesses de malheur. Leur coup de foudre, en 2008, continue d’agir comme un talisman. Lors de leur première rencontre, racontait Beatrice en 2017 au « Corriere della Sera », « Pierre s’est approché de moi et m’a déclaré en anglais : “Je vous aime et je vous épouserai.” J’ai ri. Et il m’a répondu : “Vous verrez…” » Le monde entier en aura finalement été témoin : le temps des amours heureuses est venu chez les Grimaldi.